Kolwezi: Glencore suspend sa production de cuivre

Des camions chargés des minerais bloqués sur la route de Kolwezi dans la province du Katanga/RDC, 11/03/2011.

Le groupe suisse  Glencore, un  géant des matières premières, a annoncé lundi 7 septembre la suspension de la production de cuivre pour une durée pouvant aller jusqu'à 18 mois dans deux mines: Kamoto au Katanga (RDC) et  Mopani en Zambie. En RDC, la filiale du groupe suisse touchée par cette mesure est Katanga Mining, qui détient 75 % dans  Kamoto Copper Compagny (KCC) basée à Kolwezi. Cette décision secoue la ville congolaise où les travailleurs sont dans l'incertitude.

Selon  un communiqué du groupe Glencore relayé par l'AFP, la suspension de la production du cuivre est liée à la baisse du prix de cette matière première sur le marché mondial. 

Cette mesure devrait se traduire par le retrait d'environ 400 000 tonnes de cuivre du marché. 

KCC, 450 tonnes par jour

KCC produit 450 tonnes de cuivre par jour et, d’ici fin 2015, le potentiel de production devrait atteindre 30 000 tonnes de cobalt par an. La durée de vie actuelle de la mine de KCC  dépasse les 25 années. 

Elle exploite des carrières de cuivre et de cobalt à teneur élevée, dont celle à ciel ouvert de Kov. Ses zones minéralisées se trouvent à l’extrémité occidentale de la ceinture cuprifère du Katanga, une des plus riches régions métallifères du monde.

L’entreprise KCC est l’un des contribuables miniers les plus importants aux recettes de la RDC.  Selon le rapport de l’ITIE  2013,  les taxes et  redevances  payées par KCC représentaient  20% des recettes perçues par l’Etat congolais dans le secteur minier, soit 298,8 millions dollars américains.  

Drame social

La nouvelle de la suspension de la production de cuivre est le sujet de toutes les discussions à Kolwezi. Dans le camp des travailleurs, elle circule sur toutes les lèvres. Chacun cherche à savoir quel sort  sera réservé aux travailleurs: s'agira-t-il d'une mise en congé technique ou d'un licenciement ?

Pour l'instant aucune réponse n'est  donnée par les responsables de KCC. Un délégué du groupe Glencore est arrivé mercredi  à Kolwezi et a engagé des discussions avec les responsables locaux et la délégation syndicale.

Cette entreprise est considérée à Kolwezi comme le poumon économique la ville. La population locale se dit être touchée directement  de façon positive par les activités minières de KCC, estimant qu’elles ont permis de relever son niveau de vie.

Le président de la Fédération des entreprises du Congo (Fec)/Kolwezi, Jean-Marie  Tshansa, dit « prier Dieu » pour que cette décision ne se concrétise pas. Car, explique-t-il, «ce sera la catastrophe économique à Kolwezi». Toute la ville sera touchée. 

KCC emploie. en effet. 4 500 personnes, dont environ 200 expatriés, en plus de 5 500 autres emplois dans la sous-traitante. 

Cette entreprise est également liée à plusieurs projets réalisés à Kolwezi. 

Sur le plan social, cette entreprise a notamment contribué dans la construction du nouveau pont jeté sur le fleuve Congo. Elle a également financé la mise à niveau de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kolwezi. Elle participe aussi au  projet  de remise à niveau des infrastructures électriques qui touche le barrage d’Inga et celui de Nzilo. Le coût de ce projet est de 32 millions dollars américains.

Glencore doit respecter ses engagements

Du côté du gouvernement de la RDC, un des conseillers du Premier ministre a confié à l'AFP que les autorités congolaises ont demandé à Glencore de respecter ses engagements. 

«Nous demandons à Glencore de respecter ses engagements en matière d'investissement et d'emploi pour préparer la prochaine reprise de production», a-t-il déclaré.

Au sujet de la durée de suspension de la production de cuivre, la même a estimé qu'elle était « purement indicative ». 

« Nous estimons par ailleurs que la durée de suspension annoncée par Glencore est purement indicative. Quant aux pertes de revenus pour l’État, elles seront compensées par les autres miniers et une diversification économique déjà engagée », a ajouté ce conseiller, sous le couvert de l'anonymat.

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