RDC : les frondeurs du G7 se sont «auto exclus», selon le bureau de la Majorité présidentielle

Lambert Mende Omalanga, membre du bureau politique de la Majorité Présidentielle, affirme qu'il ne s'agit pas d'une exclusion mais plutôt d'une "auto exclusion" des membres du G7. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les cadres de la Majorité Présidentielle signataires de la lettre ouverte adressée lundi 14 septembre au président Kabila pour réclamer les élections dans les délais constitutionnels afin de parvenir à l’alternance démocratique en 2016 se sont « auto exclus » de cette plate-forme politique, a décidé mercredi le bureau politique de cette structure réuni en urgence dans la matinée à Kinshasa.

« Nous avons siégé avec les auteurs de cette lettre dans l’espoir de pouvoir débattre avec eux du contenu de celle-ci, mais nous avons constaté au cours du débat qu’ils se sont eux-mêmes mis en marge de notre famille politique, ils ont même physiquement quitté le lieu de la réunion. Ce qui nous a amenés à la conclusion qu’ils se sont auto exclus de notre famille politique, la majorité présidentielle», a déclaré à Radio Okapi Lambert Mende, membre du bureau politique de la Majorité Présidentielle peu avant de la diffusion sur la télévision publique de cette nouvelle.

Lambert Mende qui a insisté sur « l’auto exclusion » des signataires de la lettre ouverte, dont le groupe est surnommé G7, a précisé que leur départ de la majorité entraine celui de leurs formations politiques sauf expression d’un point de vue contraire des instances de ces partis.

Sur Twitter, Kin-kiey Mulumba, ministre des Relations avec le Parlement et initiateur de l'ASBL "Kabila Désir" qui prône le maintien au pouvoir de l'actuel président de la RDC au-delà de son dernier mandat constitutionnel, annonçait les couleurs d'une nouvelle divergence, sémantique cette fois, sur le statut des personnalités du G7.

Peu avant, Olivier Kamitatu, ministre du Plan et l'un des signataires annonçait laconiquement le début du processus de leur "exclusion".

Dans sa lettre ouverte articulée en 23 points, le G7 demandait le respect « absolu de la constitution », sur les échéances électorales prévues en 2015-2016, estimant que face aux contraintes financières, les élections locales- jamais organisées dans le pays- devaient être reportées au profit de la présidentielle, des législatives, des sénatoriales et des provinciales.

Le groupe critiquait par ailleurs le dernier arrêt de la Cour constitutionnelle qui conditionne le lancement du processus électoral par l’organisation prioritaire des élections des gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces pour lesquelles le gouvernement n’a pas prévu de budget.

Le  G7 dénonçait en outre des « manœuvres inavouées » pour ne pas respecter la constitution, imputant à la Majorité une « stratégie suicidaire ». Des thèses largement développées depuis plusieurs mois par des partis de l’opposition à l’approche d’un nouveau cycle électoral qui doit culminer par la présidentielle de novembre 2016.

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