Le procès Yalisika qui oppose la Société industrielle et forestière du Congo (Siforco) aux habitants de Bosanga, dans le groupement de Yalisika, territoire de Bumba, dans l’ex-Equateur, est à nouveau suspendu depuis le 22 octobre. Les avocats de l’entreprise accusée de violations de droits humains accusent les juges de partialité. C’est la deuxième fois que ce procès soit suspendu après celui de juin dernier.
Ces avocats condamnent le rejet de leur demande, sollicitant que leur entreprise soit mise hors de course, dans les exactions commises en mai 2011 par les forces de l'ordre contre les habitants de Bosanga dans le groupement de Yalisika.
Selon le chef de groupement de Yalisika, Maurice Ambena, Siforco s’était engagée à construire une école et un centre de santé en faveur de la population locale. Mais, cette entreprise n’avait réalisé aucun de ces projets. La population avait alors manifesté son désaccord en saisissant les biens de cette entreprise et en empêchant l’accès des travailleurs de cette société dans le domaine d’exploitation.
Siforco avait fait appel aux militaires et policiers. Ces derniers auraient violemment réprimé la manifestation des habitants de Yalisika. Un habitant avait succombé de ses blessures, des femmes auraient été violées et des maisons incendiées.
Mais les avocats de Siforco expliquent qu’un accord transactionnel de réparation avait déjà été conclu entre cette société et les victimes de ces exactions. Pour l’instant, le procès Yalisika est suspendu.
C'est la deuxième fois que ce procès est suspendu. Il l’était d’abord en juin dernier lorsque les avocats de la Siforco avaient accusé de partialité la cour militaire de l'Equateur. La Haute cour militaire avait donné raison à la cour militaire de l’Equateur qui a continué à juger cette affaire.
La cour devra rendre ce week-end son arrêt sur cette nouvelle récusation des juges. Pour l’instant, ni les victimes, ni les témoins venus de Bumba ne sont encore entendus, dans le cadre de ce procès.
