La CIRGL appelle l’ex-M23 au respect des engagements de Nairobi

Alphonse Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La Conférence internationale pour la région des Grands lacs invite les dirigeants de l’ex-M23 «à continuer à être engagés et à maintenir l’esprit des déclarations de Nairobi pour apporter la paix et la stabilité en RDC et dans la région». Le secrétaire général de cette organisation sous-régionale, Ntumba Luaba, a lancé cet appel dans un communiqué publié mardi 27 octobre à Bujumbura (Burundi).

La CIRGL dit exprimer sa profonde préoccupation face aux positions exprimées par la direction de l’ex-M23 à travers son communiqué du 23 octobre dernier, faisant savoir qu’elle ne restera pas constamment liée par des engagements issus des déclarations signées en décembre 2013 à Nairobi (Kenya).

Pour le Secrétariat général de la CIRGL,  cette prise de position n’est pas de nature à faciliter la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi. Ntumba Luaba informe le gouvernement de la RDC, la direction de l’ex-M23 et la communauté internationale que la question de la mise en œuvre des déclarations de Nairobi demeure une priorité des institutions de la CIRGL.

Dans les déclarations de Nairobi, le M23 s’était engagé à renoncer à la rébellion armée, alors que le Gouvernement de la RDC avait pris l’engagement à mettre en œuvre le programme de démobilisation, désarmement et réinsertion sociale des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie.

A en croire l’ex-rébellion du M23, il y a un retard « délibéré » dans la mise en œuvre des engagements du gouvernement.

La CIRGL annonce la convocation le 18 novembre prochain à Kinshasa d’une réunion des ministres de la Défense de l’Angola, de la RDC, de l’Ouganda ainsi que du pays assumant la présidence de la SADC (La Communauté de développement d'Afrique australe). Il est aussi envisagé la tenue d’un sommet conjoint des chefs d’Etat et de gouvernement CIRGL-SADC.

Le M23 et la RDC ont signé le 12 décembre 2013 trois engagements mettant fin à leurs pourparlers de Kampala.

Le gouvernement congolais et le M23 avaient signé chacun sa déclaration séparément. Les deux déclarations prises ensemble couvrent onze points négociés et convenus entre les deux parties. Il s’agit de:

  1. Amnistie pour les membres du M23 uniquement pour des faits de guerre
  2. Dispositions transitoires de sécurité conduisant au désarmement et à la démobilisation
  3. Libération des membres du M23 détenus par le gouvernement pour faits de guerre et d'insurrection
  4. Décision par le M23 de mettre fin à la rébellion et de se transformer en un parti politique légitime
  5. Démobilisation des anciens combattants du M23
  6. Retour des réfugiés et personnes déplacées internes dans leurs foyers
  7. Création d'une commission chargée de la question des biens spoliés, extorqués, volés, pillés et détruits, terres comprises
  8. Réconciliation nationale et justice
  9. Réformes sociales, sécuritaires et économiques
  10. Mise en oeuvre des conclusions de la réévaluation de la mise en oeuvre de l'accord du 23 mars 2009
  11. Mécanisme de mise en oeuvre, suivi et évaluation pour les positions arrêtées

Sur les onze points négociés, deux seulement sont honorés. Il s’agit de la fin de la guerre et l’amnistie. Cette dernière question continue encore à diviser les deux parties.

Le M23 accuse le gouvernement congolais de mauvaise foi dans la mise en œuvre des engagements pris à Nairobi. Kinshasa à son tour rejette la responsabilité du blocage du processus à l’ex-mouvement rebelle.

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