Nouvelles provinces: le MLC désapprouve la nomination des commissaires spéciaux

La secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba, dans le studio de Radio Okapi le 28/09/2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo.

Le parti de l’opposition Mouvement de libération du Congo (MLC) désapprouve la nomination des commissaires spéciaux à la tête de nouvelles provinces issues du démembrement. La formation politique de Jean-Pierre Bemba estime que cette nomination est une « violation flagrante de la constitution ».

Dans une déclaration lue à la presse vendredi 30 octobre, la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba, a fait savoir ces nominations s’inscrivent dans « un schéma dictatorial et monolithique ».

« L’architecture de gestion de l’Etat se voit imposée une gestion à deux systèmes contradictoires avec, d’une part, des gouverneurs élus et, d’autre part, des commissaires spéciaux et commissaires spéciaux  adjoints désignés en violation de la constitution sur base des critères clientélistes et obscurs soumis, par ailleurs, au diktat d’une hiérarchie administrative », a-t-elle dénoncé.  

Le MLC invite, par ailleurs, les députés des assemblées provinciales de nouvelles provinces à « respecter scrupuleusement et exclusivement les prescrits de la constitution et de défendre leurs droits ainsi que leurs prérogatives dans la procédure de désignation et de contrôle des exécutifs provinciaux ».

Joseph Kabila a nommé jeudi 29 octobre les commissaires spéciaux qui vont diriger les nouvelles provinces issues du démembrement. Chaque commissaire est secondé par deux adjoints. L’un chargé des questions politiques et l’autre des questions économiques.

« Le MLC n’a pas qualité »

Interrogé sur la déclaration du MLC, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a fait savoir que ce parti politique n’avait pas qualité pour interpréter la constitution.

Il affirme que la nomination des commissaires spéciaux fait suite à une injonction de la Cour constitutionnelle.

« Le gouvernement ne fait qu’exécuter une injonction de la Cour constitutionnelle pour rendre gouvernables les 21 provinces sur les 26 que compte notre pays. Et à moins de vouloir se faire plus catholique que le pape, le MLC n’est pas attrité à interpréter la constitution », note Lambert Mende.

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En septembre dernier, la Cour constitutionnelle a ordonné au gouvernement de prendre « sans tarder les dispositions transitoires exceptionnelles pour faire régner l'ordre public, la sécurité et assurer la régularité ainsi que la continuité des services publics dans les provinces » nouvellement créées.

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