Relance de la Miba : une ONG propose la création de petites entreprises

Une drague en pleine construction dans l'atelier mécanique Miba pour l'exploitation sur la riviere Mbujimayi

L’ONG Dynamique pour l’unité et le développement du Kasaï-Oriental (DUDKOR) propose la création des petites entreprises minières dans la concession de la Minière de Bakwanga (Miba). Au cours d’une conférence de presse organisée samedi 31 octobre à Kinshasa, le porte-parole de cette association, Francis Mbiye, a expliqué que cette initiative permettrait de relancer la Miba et d’assurer sa survie, à l’instar de la Gécamines [Générale des carrières des mines] dans l’ex-Katanga.
 
« Nous pensons, en tant que Kasaïens encourager tout celui qui a les moyens d’évoluer dans le secteur de diamant, de venir au Kasaï-Oriental et entrer en contact avec les autorités compétentes et la Miba pour investir et exploiter le carré minier que la Miba pourrait mettre à leur disposition », a déclaré Francis Mbiye.
 
Pour lui, cette idée est un palliative pour redresser la Miba, autrefois le poumon économique du pays, mais aujourd’hui en difficultés de fonctionnement.
 
« La Miba avait besoin de 140 millions USD pour relancer totalement ses activités. Le gouvernement de la République avait proposé 20 millions USD et a libéré 10 millions USD. Mais par rapport aux besoins de la Miba, cette solution est éphémère et ressemble à une goutte d’eau dans l’océan », a poursuivi Francis Mbiye.
 
De leur côté, les représentants des clans et sous clans de cinq territoires et de la ville de Mbuji-Mayi rejettent la proposition de la DUDKOR. Ils pensent que cette vision est un plan de mise en faillite et de liquidation de la Miba.
 
Dans un mémorandum adressé au président de la République, ils dénoncent le « lobbying » d’une autorité politique de la province dont les sociétés ont déjà pris position dans les périmètres et réserves de la Miba et exploitent illégalement et impunément le diamant depuis 2011.
 
« Il y a un lobby qui tient à prendre le contrôle des gisements de la Miba, à travers ce qu’ils appellent l’institution des minings au sein du périmètre de la Miba. C’est pour prévenir contre ces velléités patrimoniales que les représentants des clans et sous-clans ont adressé le mémo au chef de l’Etat », a indiqué le rapporteur du bureau de coordination de ces représentants, Benoit Kazadi.
 
Il a invité les autorités de la République à exécuter le plan de relance de la Miba qui existe et qui a déjà bénéficié d’un financement.
 
Autrefois poumon de l’économie de la province du Kasaï-Oriental, la Miba traverse actuellement une période difficile sur le plan financier avec une dette évaluée à 9 millions de dollars et la spoliation de son patrimoine foncier.
 
La société avait concocté le plan de la relance de sa production depuis août 2014. Dans son projet, elle avait besoin de 20 millions USD. Le gouvernement avait décaissé 10 millions de dollars.
 
Malgré ces problèmes, la Miba est parvenue à produire en 2014 trente mille carats de diamants industriels. Ce qui représente une moyenne journalière de deux mille carats, selon les statistiques de sa direction d’exploitation.​

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