Dialogue: l’opposition divisée sur le discours de Kabila

L’ouverture du premier colloque de la Dynamique de l’opposition congolaise le 04/11/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’opposition semble être divisée sur le discours du chef de l’Etat Joseph Kabila, annonçant la convocation d’un «dialogue politique national inclusif », sans précision de date, ni de lieu.

Dimanche 29 novembre à Radio Okapi, le coordonnateur de la plate-forme de «l’opposition pro-dialogue national», Steve Mbikayi Mabuluki est d’avis que le chef de l’ etat  a répondu favorablement aux désidératas lui soumis lors de la consultation par les forces vives notamment sur la libération des prisonniers politiques.

«Nous sommes très satisfaits parce que le chef de l’Etat, dans son discours, a tenu compte des charges que je lui avais déposées quand il avait reçu le parti travailliste. Le chef de l’Etat n’a pas tout déterminé. Il a juste annoncé le principe du dialogue. Il n’a pas fixé le lieu, ni la date, non plus le format pour dire que ce sera un vrai dialogue, différent des concertations, où lui avait tout diligenté», s’est-il réjoui.

Invitant ceux qui boycottent le dialogue à revenir au bon sens, Steve Mbikayi considère ce forum comme le seul cadre qui va aider à décrisper la crise politique en vue.

Sur la proposition du chef de l’Etat sur la révision du mode scrutin, Steve Mbikayi Mabuluki estime que la question sera débattue au sein du dialogue.

«Nous allons amener nos revendications. Lui aussi a donné un point de réflexion qui n’est pas une décision parce qu’il n’impose pas. Parce qu’au dialogue, personne ne va imposer à personne», a poursuivi le coordonnateur de l’opposition pro-dialogue.

Steve Mbikayi souhaiterai que le dialogue puisse plancher sur le mode de scrutin, en recommandant le retour aux deux tours à l’élection présidentielle.

Refus du MLC

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) a critiqué le chef de l’Etat qui annonce la tenue imminente d’un dialogue politique.
Son secrétaire générale, Eve Bazaïba Masudi, regrette que le président de la République n’ait pas donné l’occasion au peuple congolais de comprendre aussi clairement le fond de sa pensée.

Elle accuse Joseph Kabila de vouloir revoir certaines clauses de la constitution:

«Lorsque le président dit que au sein du dialogue on va réfléchir sur le mode de suffrage, sur le mode de scrutin désormais pour limiter le coût. Le chef de l’Etat oublie que tous les modes du scrutin et de suffrage sont repris dans la constitution».

Pour Eve Bazaïba, il n’est pas question pour le MLC d’aller réfléchir à élire un chef de l’Etat au second degré.

«Nous disons non à toute modification de la constitution, non à un dialogue politique pour aller violer les principes constitutionnels. C’est dans l’esprit d’oublier l’actuelle constitution, de penser à une autre constitution les choses sont claires. Cela nous a été rapporté par tous les émissaires qu’il nous a envoyés et maintenant il vient de s’exprimer correctement et nous en avons déjà eu des preuves de ses intentions de violer la constitution par rapport à la fronde de G7» a ajouté la secrétaire générale du MLC.

A (re) Lire: RDC: le dialogue politique pourrait être convoqué incessamment

Dans un message radiotélévisé, Joseph Kabila a annoncé samedi 28 novembre  un dialogue imminent qui portera sur:

  • Le calendrier électoral
  • La sécurisation des élections
  • Le financement des élections
  • Le rôle des partenaires extérieurs dans ce processus
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