RDC: un présumé auteur du génocide au Rwanda arrêté à Goma

Vue de la ville de Goma.al

Un des présumés auteurs du génocide au Rwanda est aux arrêts depuis mercredi 9 décembre à Goma au Nord-Kivu, selon le mécanisme pour les tribunaux internationaux des Nations unies (MTPI).

Des sources policières indiquent que Ladislas Ntanganzwa, la cinquantaine, aurait été arrêté par ses propres compagnons d’armes jeudi 3 décembre dernier à Kiyeye, une localité située à 10 kilomètres à l’Ouest de Nyanzale à Rutshuru. C’est justement dans cette localité qu’il avait trouvé refuge il y a quelques jours.

Après son arrestation Ladislas Ntanganzwa a été livré à la Police nationale congolaise (PNC) par les mêmes compagnons.

Le présumé auteur du génocide au Rwanda avait trouvé refuge à Kiyeye, après avoir fui le groupement Ikobo, dans le territoire de Walikale, à cause de l’offensive de la coalition Maï-Maï, NDC/Rénové et Union des patriotes pour la défense des innocents (UPDI), qui traque les FDLR, depuis le 22 novembre dernier dans cette partie de Walikale.

Selon des sources locales, Ladislas Ntanganzwa aurait été présenté mardi dernier à la police comme étant « un génocidaire ».

En 1994, lors du génocide rwandais, il était bourgmestre d’une des communes du Rwanda, selon toujours ces mêmes sources. Il aurait à ce moment fait appel à tuer les tutsi. Mais l’incriminé a nié cette accusation.

C’est en 1999 qu’il aurait rejoint les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Depuis plusieurs années, il aurait vécu à Ikobo, profitant notamment de l’absence de l’autorité de l’Etat dans cette région.

Toutefois, les motifs de son arrestation et de sa remise à la police nationale congolaise par ses compagnons à Nyanzale, ne sont pas encore bien établis. 

Kinshasa veut l'"entendre"

Ladislas Ntanganzwa a été transféré hier soir vers Goma où il est détenu dans un cachot de la place. D’après des sources sécuritaires, il pourrait être transféré à Kinshasa.

«Toutes les dispositions sont prises pour le ramener à Kinshasa et nous comptons l'entendre», a déclaré le ministre de la Justice congolais, Alexis Thambwe Mwamba, cité par AFP. «Puis, nous saisirons le gouvernement rwandais qui avait émis un mandat d'arrêt international contre lui», a-t-il poursuivi. 

Il était en 1994 maire de la localité de Nyakizu. Il est poursuivi pour entente en vue de commettre le génocide, génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, crimes contre l’humanité et violations des conventions de Genève.

Une récompense de 5 millions de dollars était offerte pour l’arrestation de Ntaganzwa, comme pour celle des huit autres accusés encore en fuite : Félicien Kabuga, Augustin Bizimana, Protais Mpiranya, Fulgence Kayishema, Pheneas Munyarugarama, Aloys Ndimbati, Ryandikayo (un seul nom) et Charles Sikubwabo, rappelle Jeune Afrique

Déclenché après l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana, dont l'avion avait été abattu au dessus de Kigali, le génocide rwandais a fait 800.000 morts, selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.

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