Le gouvernement provincial du Sud-Kivu a démoli, depuis quelques jours, plus de quarante maisons d’habitation, dans la cité de Mbobero, en territoire de Kabare.
L'exécutif provincial indique qu’il s’agit des maisons construites sur un site privé appartenant au président de la République et que les victimes avaient été plusieurs fois sommées de déguerpir.
Parmi les maisons détruites, il y a le centre médico-neurochirurgical de Mbobero.
Le responsable de ce centre hospitalier, docteur Charles Kachungunu, a assuré détenir tous les titres de propriété du site.
Il dit également avoir été surpris, en janvier dernier, par une troisième et dernière sommation de la Division de urbanisme alors qu’il n’avait jamais reçu la première, ni la deuxième sommation:
«Samedi, nous voyons un grand cortège de véhicules. Tous les chefs étaient là-bas, même le gouverneur. Quelques temps après, ce sont les casses. On est en train de démolir maison par maison et de bruler d'autres maisons voisines de l'hôpital. Toute suite, c'est un assaut à l’hôpital par des militaires armés. Toutes les vitres de l’hôpital étaient par terre, les portes par terre, la pharmacie par terre. On a vu les malades expulsés sans pitié».
De leur côté, les autorités du Sud-Kivu affirment avoir appliqué une mesure légale au bon moment.
«Nous avions lancé des procédures pour alerter les différents occupants dans cette concession privée de Joseph Kabila Kabange et malheureusement certains occupants ont répondu à ces sommations et d’autres ont voulu un peu défier l’Etat», a expliqué le ministre provincial des Infrastructures, Urbanisme et Habitat du Sud-Kivu, Kalenga Riziki.
Une marche projetée, samedi 6 février, par la Nouvelle dynamique de la société civile en guise de soutien aux victimes de cette démolition, a été décommandée par le maire de la ville de Bukavu.
