RDC: aucune manifestation de la majorité mardi à Kinshasa

Des militants du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), lors de la signature de la charte de la Majorité Présidentielle à Kinshasa, le 02/04/2011. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La majorité politique ne manifestera finalement pas ce mardi 16 février à Kinshasa comme elle l'avait annoncé en décembre, a appris l’AFP lundi auprès du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti présidentiel.

«L'hôtel de ville de Kinshasa nous a refusé l'autorisation ; la marche (...) n'aura pas lieu», a déclaré à la même source Henri Mova Sakanyi, secrétaire général du PPRD.

Interrogé, le ministre de l'Intérieur de la ville province de Kinshasa, Emmanuel Akweti, a affirmé que le gouvernement de la capitale n'avait « autorisé aucune manifestation demain (mardi) sur toute l'étendue de la ville de Kinshasa » et assuré n'avoir reçu aucune notification de manifestation de la part de qui que ce soit.

Le 16 février marque l'anniversaire de la répression meurtrière de la « marche des chrétiens » de 1992 partie des églises catholiques de Kinshasa après la messe dominicale pour tenter d'arracher la démocratie au président Mobutu Sese Seko deux ans après la réinstauration du multipartisme au Zaïre.

L'épiscopat avait annoncé en novembre dernier son intention d'organiser des marches mémorielles le 16 février dans tout le pays mais a fini par y renoncer en janvier en disant craindre une « récupération » politique et a appelé plutôt les fidèles à participer à des messes commémoratives dans les églises.

Après l'annonce des évêques de novembre, nombre de dirigeants d'opposition avaient annoncé leur intention de manifester le 16 février tandis que la majorité appelait à une grande marche pour la paix dans tout le pays. La coïncidence de ces deux mots d'ordre dans un climat tendu avait fait craindre des violences.

Renonçant à manifester, une coalition d'opposants à M. Kabila a finalement appelé à une grève générale dans toute la RDC mardi pour adresser un « avertissement » au chef de l’État.

L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat s'achève en décembre, de manœuvrer pour contourner l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter, afin de se maintenir à la tête de l’État au-delà du terme de son deuxième et dernier mandat.

Lundi, une bande défilait à la télévision publique avertissant les fonctionnaires que « des mesures exceptionnelles d'un contrôle physique (sans) faille » seraient de rigueur au sein des administrations mardi, la journée n'étant pas fériée.

(AFP)

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