Forum des As : «Ville morte : le G7 invite le raïs à tirer les leçons»

Les opposants du G7, Dynamique et du Front Anti-Dialogue, le 10 février 2016. Radio Okapi/Ph. Innocent Olenga.

Revue de presse du jeudi 18 février 2106

Le communiqué de presse du G7 en rapport avec la ville-morte du mardi 16 février  et le communiqué conjoint de l’ONU, l’UE, OIF et l’UA sur le dialogue sont commentés par la presse parue ce jeudi à Kinshasa.

Forum des As nous apprend que dans un communiqué de presse publié mercredi, le G7 se félicite de la participation des Congolais à la journée ville-morte décrétée mardi 16 février. Pour cette plate-forme politique que préside Charles Mwando Nsimba, cette forte mobilisation est un appel du peuple congolais au strict respect de la Constitution. A en croire le quotidien, cette forte mobilisation devrait, selon le G7, dissuader toute manœuvre de passage en force, de glissement du processus électoral et de révision constitutionnelle. Ce regroupement politique invite par conséquent le chef de l’Etat à «tirer les conséquences de cette large mobilisation», écrit le quotidien. 

La Prospérité de son côté voit en ce communiqué du G7 un appel à la sagesse lancé à la classe politique car, argumente-t-il, selon le G7, le peuple a montré clairement la marche à suivre, en dépit des «intimidations et brimades de ceux qui exercent le pouvoir». Le journal note par ailleurs que pour Charles Mwando Nsimba, l’adhésion de la population à cet appel de l’opposition n’est qu’une étape du long parcours qui mène vers l’ancrage définitif de la RDC dans la démocratie et dans l’Etat de droit. Le Président en exercice du G7 espère donc qu’avec la dernière démonstration de force de l’opposition, plus rien ne pourra arrêter ce processus qui mène vers  la démocratie, rapporte le quotidien.

Commentant ce communiqué du G7, Le Phare note que « le G7 pense que le message du peuple a été entendu ».  Pour ce regroupement de l’opposition, renseigne le quotidien,  l’adhésion de la population à l’appel de l’opposition est l’expression du refus du souverain primaire de tout tripatouillage de la Constitution et toute velléité de prolongation des mandats des animateurs actuels des institutions.

L’Avenir pour sa part consacre sa manchette au communiqué conjoint de l’ONU (Nations Unies), l’UE (Union Européenne), l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) et l’UA (Union Africaine) sur le dialogue en RDC. Pour le quotidien, ce communiqué est une réponse du berger à la bergère (Ndlr cad les partis politiques de l’opposition qui s’opposent au dialogue). Le message est clair selon le journal : ces quatre partenaires de la RDC, du reste décideurs du monde, renvoient les parties congolaises au dialogue en vue de l’organisation des élections et appuient le travail du facilitateur Edem Kodjo que ladite opposition regardait encore avec dédain. De l’avis du quotidien donc, cette réponse du berger à la bergère devrait interpeller plus d’une conscience, car elle vient de ceux sur qui « certains » misaient pour se frayer à la va-vite un passage aux destinées de la République, en se fourvoyant dans des activités de désobéissance civique.

Le Phare estime par contre que ce communiqué conjoint de l’ONU, l’UE, OIF et l’UA réinstalle le doute dans le dossier du « Dialogue ». Le quotidien constate qu’au lieu d’évacuer les zones d’ombres, ce communiqué continue plutôt de les entretenir. Pour son argument, le journal souligne l’usage dans ce communiqué de termes comme «élections à bonne date», qui selon le quotidien, ne fait pas clairement cas des dates constitutionnelles de la présidentielle et les législatives nationales qui sont pourtant des scrutins hermétiquement verrouillés par le législateur congolais, renseigne le journal. Et s’agissant du médiateur ou facilitateur Edem Kodjo, le journal s’interroge sur le véritable rôle qu’il est appelé à jouer. A l’en croire, l’opposition pro-dialogue le perçoit comme l’homme-orchestre appelé à mettre en place le Comité préparatoire du dialogue, à le convoquer et à le piloter sans interférence d’aucune partie prenante alors que la Majorité présidentielle le considère comme un simple accompagnateur, dont l’assistance ne serait sollicitée qu’en cas de blocage.

Si ces questions ne sont pas clarifiées, estime le quotidien, le dialogue risque d’être une foire aux cancres.