Le Phare: «Ban ki-moon devant un mur, la méfiance !»

 
 
Le Secrétaire Général de l’Onu, Ban Ki-moon le 22/05/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du 24 février 2016

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon est arrivé mardi 23 février à Kinshasa. Sa visite en RDC suscite beaucoup d’attentes de la part des Congolais et la presse kinoise les relaye sous différentes formes.

Pour Le Phare, tous les regards sont tournés vers Ban ki-moon pour un énième round d’écoute des pro et anti-dialogue mais aussi pour une éventualité clarification des contraintes politiques, techniques et financières qui obstruent la voie devant conduire le peuple congolais aux élections démocratiques, transparentes et apaisées.

Le journal qui titre à la une «Dialogue entre Congolais. Ban ki-moon devant un mur : la méfiance !», indique qu’officiellement, son séjour dans la capitale congolaise comporte deux volets : économique et politique.

Sur le plan politique, le quotidien note que le principal obstacle à gérer par le Secrétaire général des Nations Unies n’est autre que la méfiance qui s’est installée entre la Majorité au pouvoir et l’Opposition ainsi que les organisations de la Société Civile qui leur sont assujetties. Il reste à savoir si ce haut fonctionnaire onusien a aménagé, dans son agenda de travail, suffisamment de temps pour cerner les contours de la crise politique congolaise.

Au plan économique, il est appelé à prendre part à la Conférence sur l’investissement du secteur privé dans les Grands Lacs, prévu du 24 au 25 février 2016 à Kinshasa. Ce forum, indique-t-on, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la sous-région des Grands Lacs signé le 24 février 2013 par onze Etats membres de cette partie du continent africain.

Le souci des Nations Unies est de promouvoir la paix et la prospérité chez les peuples de Grands Lacs à travers des projets économiques intégrateurs concernant sept secteurs prioritaires, notamment les infrastructures, les mines, les télécommunications, l’agro-industrie, l’énergie, le tourisme et les finances.

Mais, en dépit de son impact futur non négligeable sur le social des populations de la RDC et de ses voisins, cette conférence économique est loin de chasser de la tête du Congolais moyen comme de celles des leaders politiques le spectre d’un dialogue en ballottage depuis plus de six mois et d’un processus électoral totalement bloqué voici une année.

Cri du cœur des congolais à Ban Ki-moon : « Nous voulons la paix », écrit pour sa part Forum des As à la une.

Las de guerres, de massacres, de violences post-électorales, les Congolais ne demandent qu’une chose au patron de l’ONU : la paix.

« Nous voulons la paix », tel est le cri du cœur de tout un peuple à celui qui, mieux que quiconque, incarne la communauté internationale. Comme au Burundi, le succès de la visite de Ban-Ki-moon sera évalué à l’aune de la capacité du premier des diplomates onusiens à mettre les acteurs politiques et les opérateurs de la Société civile, toutes loges confondues, autour de la table pour un dialogue inclusif.

Forum des As note cependant que le secrétaire général de l’ONU est arrivé en RDC au moment où le pays de Lumumba est à la croisée des chemins : rarement, la paix et son contraire ont toisé le Congo-Kinshasa comme en cette 2016.

Que faire pour que les Congolais prennent la route de la paix ? C’est la grande question du moment. A cette interrogation existentielle, la communauté internationale répond en chœur : le dialogue, écrit le journal.

La Prospérité revient aussi sur l’attente du dialogue et titre: « Elections apaisées en RDC. Ban Ki-moon doit aider les congolais à dialoguer »

La visite de travail de Ban Ki-moon à Kinshasa n’aura vraiment de sens que s’il contribue à faire débloquer le processus électoral en panne. Si le dialogue est perçu comme l’un des moyens de parvenir à l’organisation des élections apaisées, comme l’ont si bien réaffirmé dernièrement l’UA, l’UE, l’ONU et l’OIF, donner un coup de main efficace  serait l’acte décisif qui, logiquement, permettrait d’avancer.

Le Secrétaire général de l’ONU sera-t-il à la hauteur des attentes des congolais, pour éviter que le syndrome burundais ne se reproduise en RDC ? Rien n’est moins sûr. Certes, la tâche est immense. Mais, lorsqu’on considère les positions de la Majorité, de l’Opposition et la Société civile en ce qui concerne, par exemple, la question du Dialogue, il y a lieu de souhaiter  que son implication personnelle fasse bouger, à coup sûr, les lignes.

L’Avenir revient sur le sujet du dialogue et titre à sa manchette : « Faire tomber le dernier verrou »

Le journal présente Ban Ki-moon comme ‘la clé, le dernier espoir aux yeux du peuple congolais, pour faire tomber les dernières résistances qui continuent à obstruer la voie vers un dialogue national inclusif ».

Selon L’Avenir, l’annonce de sa visite à Kinshasa avait déjà apaisé les inquiétudes dans le chef d’une population effrayée quotidiennement par l’extrémisme et des propos incendiaires, incarnés par une grange de ‘l’opposition anti-dialogue.

La Référence Plus publie à la une : « Ban Ki-moon pour répondre aux nombreuses attentes ».

Tout le monde nourrit de grandes attentes, indique le quotidien qui note qu’aux commandes de la machine de la paix mondiale, le dialogue passe par la voie obligée des aceyrus congolais pour sortir de l’impasse.

Et le journal de se demander : Ban Ki-moon pourrait-il décanter la situation politique en RDC ?

Le quotidien indique que le secrétaire général des Nations unies mettra à profit sa visite à Kinshasa pour évoquer plusieurs dossiers avec le président Kabila, notamment permettre sans nul doute à l’ensemble de la classe politique congolaise, de booster le dialogue politique en RDC.

Ce dossier est à la base de la division des politiques congolais, fait remarquer La Référence Plus.

Ce qui fait dire au journal Le Palmarès : « La tension monte dangereusement sur la scène politique »

Pour étayer son affirmation, le tabloïd montre qu’on assiste à une flambée de provocations entre les principaux protagonistes majorité et opposition se sont illustrés durant le week-end, en communiqués presque incendiaires.

Des communiqués qui en disent long sur l’état d’esprit belliqueux animant en ce moment les principaux acteurs politiques.