RDC: le Front Citoyen 2016 réclame la libération de 6 militants de la Lucha

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Le Front Citoyen 2016 demande la libération des six militants du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha), condamnés à deux ans de prison par le tribunal de grande instance de Goma (Nord-Kivu). Lors d’un point de presse jeudi 3 mars à Kinshasa, ce collectif dit ne pas croire à l’indépendance de la justice congolaise. Sur cette affaire, la cour d’appel de Goma a tenu sa première audience au second degré le même jeudi, en l’absence des avocats de la défense. Ces derniers disaient n’en avoir pas été informés.  

Devant les journalistes, Jean-Claude Katende, coordonnateur du Front Citoyen 2016, a déclaré :

«Qu’est-ce que vous pouvez encore attendre de la cour d’appel de Goma ? Si ce n’est, s’ils sont encore sérieux, de pouvoir réduire la peine. Mais, nous ne nous attendons pas à la réduction de la peine. Nous, nous nous attendons à ce que la cour d’appel, si elle est séreuse et si elle respecte son indépendance par rapport au Gouvernement, qu’elle puisse relaxer nos collègues, parce qu’il n’est pas démontré qu’ils ont commis des actes qui soient répréhensibles par la loi ou qui rentreraient dans l’infraction qui a été retenue contre eux d’incitation de la population à la révolte.» 

Pour lui, les  activistes de la Lucha n’ont pas de place en prison, « parce qu’ils n’ont rien fait.»

Le fait que la condamnation de ces activistes pro-démocratie soit intervenue pendant la visite du Secrétaire général de l’Onu dans le pays constitue, selon le Front citoyen 2016, un message clair de défi et du refus par le gouvernement congolais de respecter les normes édictées par les Nations unies, relatives à la promotion et à la protection des droits de l’homme.

Une audience de 5 minutes

La cour d’appel de Goma a siégé ce jeudi en matière répressive au second degré cette affaire. Mais, l’audience n’a duré que 5 minutes. D’entrée de jeu, les prévenus ont signifié à la cour qu’ils n’avaient reçu la notification de comparution que le mercredi, en début de soirée, à la prison de Munzenze. Leurs avocats conseils eux-mêmes, disent n’avoir pas été informés de l’audience en appel de ce jeudi.

Pour le procureur de la République, qui a fait appel dans ce dossier pour requalification des charges, l’absence des avocats de la défense à cette audience «augure la peine capitale qu’encourent ces six jeunes de Lucha.» Il a proposé que la cour désigne des avocats d’office.

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L’audience à peine commencée a été suspendue, 2 minutes plus tard. A la reprise, les six prévenus ont posé des questions à la cour sur leur appel à eux, portant sur le grief de tentative d’incitation à la révolte, jugé au premier degré. Cette cause n’a pas encore été examinée, a affirmé le président de la cour.

Comme au premier degré, le public était au rendez-vous lors de cette audience, pour soutenir les six militants de la Lucha. Les effectifs de la  police ont été aussi renforcés pour encadrer les prévenus ainsi que le déroulement du procès. La prochaine audience a été finalement fixée pour ce vendredi.

Les six jeunes membres de ce mouvement citoyen avaient été condamnés mercredi 24 février par le tribunal de grande instance de Goma à deux ans de servitude pénale pour «désobéissance à l’autorité». Ils avaient été interpelés mardi 16 février à l’aube, jour décrété ville-morte par l’opposition congolaise et des organisations de la société civile, pour appeler le président Kabila à respecter la constitution dans ses dispositions portant sur les mandats présidentiels.

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