La Prospérité : « Samy Badibanga : Edem Kodjo fait fausse route ! »

Edem Kodjo, lors de la clôture du forum national sur le rôle de l'Etat ce 24/06/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les journaux parus vendredi 15 avril à Kinshasa commentent  notamment la tribune du président du Groupe parlementaire UDPS & Alliés, Samy Badibanga publiée jeudi sur le site jeuneafrique.com pour fixer l’opinion sur ce qu’il pense du dialogue et de son facilitateur, Edem Kodjo.

Dans cette analyse signée de sa propre main, Samy Badibanga estime que le facilitateur de l’Union africaine affaiblit la constitution et les institutions dans lesquelles la communauté internationale a beaucoup investi en avalisant le «dialogue» voulu par le président Kabila, rapporte La Prospérité. Pour le président du groupe parlementaire UDPS et alliés, la méthode du facilitateur de l’Union Africaine (UA) viole la constitution et la résolution 2277 qui vient d’être votée par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Samy Badibanga soutient que le respect de la Constitution est indissociable de celui des institutions. Or, fait-il remarquer, le dialogue voulu par le président Joseph Kabila les court-circuite au profit d’un «régime des partis». Ce qui est à l’opposé de la primauté du droit, ajoute-t-il. Et en participant à ce jeu, le Facilitateur de l’Union africaine (UA), Edem Kodjo, engage donc la marche-arrière plutôt que d’œuvrer au renforcement des institutions pour parvenir à l’alternance démocratique, estime Samy Badibanga dans son analyse. Au regard de cette opinion, le quotidien déduit que pour Samy Bandibanga, Edem Kodjo fait fausse route.

Commentant également cette tribune, Le Phare estime que le président du groupe parlementaire UDPS et alliés vient tout simplement d’exprimer, une fois de plus, tout son pessimisme au sujet de la mission d’Edem Kodjo. Outre le fait que sa mission est déconnectée de la Constitution du pays, elle est également déconnectée de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, a écrit le député dans cette tribune, rapporte le quotidien, qui soutient également que ce député de l’opposition parlementaire se positionne, avec cette tribune, en anti-dialogue.

Selon le quotidien, le député Badibanga estime par ailleurs non inclusif ce forum à cause de l’absence d’une large frange de l’Opposition et de la Société Civile, renseigne le quotidien. Du point de vue de Samy Badibanga, la politique d’exclusion ne peut en effet faire émerger le consensus politique indispensable à l’apaisement des esprits, à la requalification du processus électoral et à la tenue d’élections transparentes, démocratiques et apaisées, peut-on lire dans les colonnes du  journal.

Dans une autre analyse, Forum des As se demande si Kodjo serait le dernier des facilitateurs que connaitra la RDC. Pour le quotidien en effet, Edem Kodjo vient allonger encore la liste déjà longue de tout ce que le pays a compté de facilitateur et médiateur depuis les années 90. De l’inénarrable Abdoulaye Wade à Edem Kodjo, en passant par Masiré, Lakhdar Brahimi, Denis Sassou Nguesso et les autres, le quotidien déduit que, dans le landerneau politique zaïro-congolais, les chamailleries ont tellement la peau dure que les linges sales se lavent rarement, très rarement même, en famille.

Les tractations autour de la composition du comité préparatoire du dialogue continuent de susciter des commentaires. Le Potentiel renseigne que dans sa réponse à la lettre du facilitateur Edem Kodjo l’invitant à désigner ses délégués au comité préparatoire du dialogue, le G7 a plutôt sollicité de la présidente de la commission de l’Union Africaine un engagement formel sous forme d’une feuille de route à faire respecter par le facilitateur en accord avec aussi bien la constitution que la résolution 2277 du conseil de sécurité de l’ONU.

Le quotidien considère cette requête du G7 comme une remise en question du facilitateur désigné de l’UA, accusé par l’opposition de faire le jeu de la majorité au pouvoir, à savoir imposer par un jeu subtil des tractations pendant ledit dialogue une transition de trois ans.

Toujours en rapport avec la composition du comité préparatoire du dialogue, l’UDPS pour sa part attend d’abord du facilitateur  un vade-mecum clair, assorti d’un cadre précis de travail qu’il entend mener en toute neutralité et impartialité, indique de son côté La Tempête des Tropiques.

La délégation de l’UDPS avait à sa première rencontre avec le facilitateur tenu à porter à sa connaissance que le dialogue politique auquel ce parti est  appelé à participer est un forum qui répond à quelques exigences dont la transparence, un dialogue associant toutes les parties prenantes congolaises, qui respecte la constitution et les délais qu’elle prescrit pour que les élections présidentielles et législatives aient lieu en novembre 2016. Sans cela, fait savoir le journal, l’UDPS ne sera pas en mesure de désigner ses délégués au comité préparatoire du dialogue. De l’avis du quotidien, la participation de l’UDPS à ce forum est pour l’instant hypothétique.