Kinshasa : la vente des produits morcelés reflète la situation économique, selon Michel Somwe

Des denrées morcelées achetées dans un marché de Kinshasa. Sur la photo, des morceaux d’oignon, de chou, de boîte de tomate ; de la poudre de javel en petit sachet, quelques centilitres d’huile en sachet, etc. Radio Okapi/Ph. Babel Mpongo

La pratique de morceler les produits alimentaires, cosmétiques et matériaux de construction dans les marchés kinois reflète la situation économique  du pays, analyse Michel Somwe. Dans son intervention à Radio Okapi, il minimise cette réalité, estimant cela « n’est pas une fatalité ».

Dans les marchés de Kinshasa, les vendeurs sont parfois obligés à morceler les épices et autres ingrédients pour satisfaire  des clients démunis. Des produits concernés sont notamment la tomate concentrée ou en boite, l’ognon, l’aubergine, la muscade.

« Cette façon de vendre et d’acheter reflète la situation du pays. Cela reflète la souffrance et l’extrême pauvreté du peuple congolais. Notre pays n’arrive pas encore à satisfaire les besoins de bien manger, de bien se vêtir et d’avoir un habitat », affirme l’analyste Michel Somwe.

Il indique néanmoins cette situation n’est pas une fatalité, parce qu’elle peut être changée, grâce à la bonne gouvernance.

Le morcellement de ces produits alimentaires arrange les clients qui estiment qu’ils n’ont pas assez de revenu pour se procurer par exemple des épices en entièreté.

« Je suis venu acheter une tomate de 100 Fc (0, 11 USD) et une tranche d’oignon à 50 Fc (0,05 USD), des aubergines pour 100Fc, la ciboulette de 50Fc, et le poivron pour 50 Fc », témoigne un client au marché Musielu dans la commune de Bumbu.

Les vendeuses indiquent qu’il est difficile de vendre un oignon entier de 500 ou 150Fc.

« Ici [Bumbu] les gens achètent rarement les oignons de 150Fc la pièce. C’est ainsi que nous découpons en tranche de 50 Fc pour que ça se vende », se justifie une commerçante.

Cette vente en détails touche aussi le secteur cosmétique. De petites quantités de gel ou pommade pour cheveux et de javel en poudre sont emballés dans de petits sachets vendus 50Fc la pièce. 

 Dans la commune de Ngaba, les vendeurs proposent du ciment  dans des sachets à 500 Fc.

« Je vends surtout pendant la saison de pluie. Apres une inondation, les gens achètent le ciment pour boucher des ouvertures laissées dans le mur par le passage de l’eau de la rivière Kalamu. Ils achètent aussi pour surélever les entrées des maisons pour prévenir les inondations ou pour des petites réparation des murs fissurés », indique l’un des vendeurs.​

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