RDC: les ressources naturelles volées risquent de financer une campagne électorale, alerte Global Witness

Des bulletins de vote pour l’élection présidentielle de 2011 faisant parti des documents déclarés inutilisables par la Ceni le 7/10/2014 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Global Witness redoute que comme en 2011 des ressources naturelles volées financent une campagne électorale plutôt que les services de base de la population congolaise cette année.
 
« À l’approche du scrutin, Global Witness a parcouru de nouveaux éléments prouvant la conclusion de marchés miniers qui n’ont pas été annoncés publiquement, sans aucune clarté sur la destination de l’argent. L’histoire semble se répéter, les précieuses ressources naturelles du Congo risquant d’être volées pour financer une campagne électorale plutôt que les services de base dont la population congolaise a cruellement besoin », indique un rapport de cette ONG publié ce mercredi 4 mai.

Global Witness rapporte que la question de l’exploitation des ressources naturelles pour des fins électorales s’est déjà posée en 2011.  
« Des journalistes et des chercheurs de Global Witness ont révélé antérieurement qu’au moment du scrutin contesté de 2011, une série de transactions minières suspectes avaient été conclues avec des sociétés anonymes offshore, coûtant au pays 1,36 milliard de dollars de revenus potentiels. Selon des informations diffusées à l’époque, les revenus découlant d’au moins une de ces ventes douteuses ont été utilisés pour contribuer à un fonds électoral », révèle l’ONG.

Global Witness estime que cette question se pose à nouveau alors que la population congolaise doit se rendre aux urnes en novembre 2016.  
En mars 2016, le gouvernement congolais a annoncé que la révision de son code minier serait suspendue jusqu’à une remontée des prix des métaux.
L’ONG estime que la suspension du code minier est « particulièrement inquiétante car la réforme aurait été l’occasion d’introduire des mesures fortes en matière de transparence et de responsabilité dans le secteur minier du Congo ».

« Global Witness met en garde contre le fait que si le Congo ne renforce pas son code minier et ne le fait pas appliquer, le pays pourrait à nouveau voir les richesses provenant de ses ressources naturelles être détournées des caisses de l’État et utilisées pour contribuer à financer une élection qui risque d’être violemment contestée, voire inconstitutionnelle », note le rapport de l’ONG.
 

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