Le Phare: «Qui est derrière les tueries de Beni ?»

Un milicien Maï-Maï manipulant son arme dans une brousse à Beni (Nord-Kivu). Ph/Droits Tiers.

Revue de presse du 11 mai 2016. Le regain d’insécurité dans l’Est de la RDC notamment en territoire de Beni (Nord-Kivu) occupe une place de choix dans les journaux parus ce mercredi dans la capitale   congolaise.

Le Phare titre en manchette: «Les Congolais continuent de s’interroger, qui est derrière les tueries de Beni ?». Le quotidien rapporte que l’insécurité est revenue en force au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC et plus précisément dans le territoire de Beni. Le tabloïd indique que les tueries des populations civiles s’enchaînent à un rythme inquiétant dans cette partie du pays et rappelle les massacres d’une dizaine de civils perpétrés la semaine dernière.

Chaque jour qui passe, note le journal, le territoire de Beni vit le cauchemar des tueries à la machette et aux armes à feu attribuées aux rebelles ougandais ADF.

Le Phare souligne pourtant qu'après la défaite de la rébellion du M23 en octobre 2013 au Nord-Kivu, à la suite des opérations conjointes FARDC-Monusco, tout portait à croire que les jours des rebelles ougandais sur le territoire congolais étaient comptés.

Le quotidien constate, contrairement aux attentes, que les résidus des ADF ont continué à semer mort et désolation au sein des populations civiles de la RDC malgré la forte concentration des troupes congolaises et onusiennes dans cette partie du pays.

Le Phare cite de nombreux Congolais qui ne cessent de s’interroger sur la facilité avec laquelle quelques miliciens, munis d’armes légères et parfois rudimentaires (machettes), parviennent à déjouer la vigilance des FARDC et de la MONUSCO pour frapper des innocents dans plusieurs villages et cités du territoire de Beni.

La Prospérité rapporte  pour sa part l'indignation des opposants réunis au sein du regroupement "Dynamique de l’opposition". Cette plateforme a estimé mardi à Kinshasa que les tueries de Béni  constituaient une humiliation que la RDC n’avait jamais vécue depuis son accession à l’indépendance.

Trop c’est trop, à tempêté Albert Fabrice Puela, modérateur en exercice de la Dynamique de l’opposition qui, par une déclaration lue, mardi 10 mai au siège des FONUS, a annoncé une descente à Béni des cadres de ce regroupement dans les jours qui suivent en vue non seulement de tâter du doigt la douleur de cette population abandonnée à son triste sort, mais aussi de voir dans quelle mesure mettre fin à cette situation qui a autant duré et qui fait souffrir lamentablement la population de ce coin du pays.

Sur un autre chapitre, La Prospérité titre «Dialogue, l’UDPS exige un panel de facilitateurs». Le quotidien cite  le secrétaire général-adjoint et Porte-parole de l’UDPS, Bruno Tshibala qui estime que le facilitateur du dialogue national, Edem Kodjo, abandonné à lui-même, n’est pas à la hauteur de la situation.

Ce cadre de l’UDPS, poursuit le tabloïd, est d’avis qu’il faudrait adjoindre à l’ex-Premier ministre togolais plusieurs autres facilitateurs internationaux. C’est une exigence de plus posée par le parti d’Etienne Tshisekedi avant de transmettre la liste de ses délégués au comité préparatoire du Dialogue. Côté Majorité présidentielle, André Alain Atundu, porte-parole, se dit très surpris et ne comprend pas la  volte-face de l’UDPS.

La Prospérité signale par ailleurs que le facilitateur Edem Kodjo est rentré au pays, après un long séjour à l’étranger où il s’apprêtait à mettre en place le fameux Comité préparatoire pour, finalement, démarrer les travaux du Dialogue.

Le journal doute également de la capacité d’Edem Kodjo pour faire avancer et accomplir sa mission aussi longtemps qu’il est incapable de se déplacer pour rencontrer quelques acteurs qu’il veut, quand il veut, où il veut.

L’Avenir titre: «Pour débloquer le dialogue inclusif, la recette de l’UDPS». Le tabloïd ne comprend pas pourquoi le parti d’Etienne Tshisekedi cherche à blinder l’entourage du facilitateur, sans pour autant se préoccuper de son attitude, mieux, de sa "propre gloutonnerie qui a conduit au blocage dans le choix des membres de l’opposition dans le Comité préparatoire du dialogue".

Trois semaines après l’annonce de la mise en place de ce Comité préparatoire, le Premier ministre togolais ne sait plus à quel saint se vouer et l’attente risque d’être encore longue, redoute le quotidien.

L’Avenir soutient par ailleurs que nombreux sont ceux qui pensent que Edem Kodjo est le premier responsable du retard pris dans la convocation du dialogue national, pendant que certains, surtout au sein de l’opposition, pointent du doigt l’UDPS qui a voulu tout avoir à lui seul dans le Comité préparatoire.

Forum des As revient sur l’affaire qui oppose, depuis quelques jours, Moïse Katumbi au procureur général près la Cour d’appel de Lubumbashi. «Katumbi-juges, le 2è round ce mercredi», rapporte le quotidien.
Les observateurs souhaitent que le face-à-face de ce mercredi se passe en toute sérénité. Pour Forum des As, le souci étant de permettre à la justice de faire normalement son travail afin d’apporter toute la lumière autour de cette affaire de présumés mercenaires dans l’ex-province du Katanga.

Au stade actuel des choses et au nom du principe sacro-saint de l’indépendance de la justice, indique le tabloïd, on devrait sans doute éviter des postures qui entraveraient le travail des juges instructeurs. A la lecture de l’audience de lundi dernier, des observateurs avertis estiment que cette règle a été observée lorsqu’ils affirment que "l’audition s’est passée dans le respect des droits fondamentaux des parties ", note Forum des As.

Moïse Katumbi s’est rendu à une convocation du parquet de Lubumbashi, lundi 9 mai pour répondre aux accusations de "recrutement de mercenaires étrangers", qu’il juge "grotesque", a conclu le journal.