Mandat présidentiel: «Le débat est politique», estime le député Lokondo

Le député Henri Thomas Lokondo le 06/01/2015 au Palais du peuple à Kinshasa, siège du Parlement. Radio Okapi/Ph. John Bompeengo

Après l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur l’interprétation de certaines dispositions de la constitution relatives à la fin du mandat présidentiel, le député de la majorité, Henri Thomas Lokondo, estime que le débat n’est pas juridique.

La Cour constitutionnelle répondait à une requête en interprétation déposée par plus de 250 députés. «Le président actuel reste en fonctions jusqu'à l'installation du nouveau président élu», a-t-elle fait savoir mercredi 11 mai.

«L’interprétation, qui a été sollicitée concernant l’article 70 alinéa 2 de la constitution, a été sollicitée en combinaison avec les articles 103, 105, 197, 75 et 76 de la même constitution qui sont tous clairs comme l’eau de roche», affirme le député Lokondo.

Pour lui, il s’agit là d’«un faux débat juridique».

«Le débat est plutôt politique. A mon sens, il doit être focalisé sur la Ceni, qui doit avoir tous les moyens afin que les élections soient organisées conformément à la constitution et dans un climat apaisé, comme tout le monde le souhaite », argumente Henri Thomas Lokondo.

Le député estime donc important la convocation du dialogue pour débattre de la question.

«Avant l’arrêt de la cour égal après l’arrêt »

Le député Steve Mbikayi, président du Parti travailliste et leader de l’Opposition nationaliste, est du même avis. D’après lui, malgré l’arrêt de la Cour, la question de la fin du mandat présidentiel demeure.

M. Mbikayi pense que le problème de la légitimité du chef de l’Etat va se poser au terme de son mandat si l’élection n’est pas organisée:

«On savait que la Cour pencherait dans ce sens-là. Mais le problème n’est pas résolu sur le plan politique. Sur le plan politique, le problème est resté entier parce qu’il se posera un problème de légitimité après la fin du mandat du chef de l’Etat et des députés nationaux.»

Le député plaide pour un compromis politique.

« Il faut avoir un compromis politique afin de résoudre la question de gestion consensuelle de cette période. Faute d’une légitimité populaire, il faudrait une légitimité consensuelle de la classe politique», soutient Steve Mbikayi; avant de poursuivre: « Je peux dire que politiquement avant l’arrêt égal après l’arrêt de la Cour constitutionnelle.»

Un arrêt sans objet

De son côté, Jean-Lucien Busa, président du Front démocrate, plateforme de l’opposition,  estime que «l’on ne doit pas se servir de toutes les institutions pour rester au pouvoir. Les institutions sont créées pour permettre aux institutions d’avancer.»

Dans une déclaration politique vendredi à Kinshasa,  le Front démocrate dit considérer que la Cour constitutionnelle, la CENI et le Gouvernement sont aujourd’hui des «institutions totalement caporalisées pour le besoin d’un seul individu.»

Dans cet extrait sonore, Jean Lucien Busa affirme que l’arrêt de la Cour constitutionnelle est sans objet:

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