RDC: l’Assemblée nationale vote la loi sur l’enrôlement des électeurs

Des députés le 07/05/2012 au Palais du peuple à Kinshasa, lors de la présentation du programme du gouvernement à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le projet de loi sur l’identification et l’enrôlement des électeurs a été examiné et adopté à l’Assemblée nationale vendredi 3 juin. Avant l’adoption de ce texte, les députés étaient divisés sur la disposition relative à l’enrôlement des Congolais de la diaspora.

Dans sa motion, le député Henri Thomas Lokondo a estimé que l’enrôlement des Congolais de l’étranger devrait être élagué de la loi pour éviter d’ajouter d’autres problèmes techniques et sécuritaires. Pour lui, il s’agit d’une question de réalisme.

«D’autres pays qui sont trop avancés, qui ont beaucoup de moyens que nous, comme l’Italie qui n’a accordé le droit de vote à sa diaspora qu’en 2006, la France a instauré ce système seulement en 2011… Alors, il y aussi un problème de sécurité : Aujourd’hui, enrôler les Congolais qui sont dans les neuf pays voisins, c’est consacrer l’octroi facile de notre nationalité aux étrangers», a estimé l’élu de Mbandaka.

D’après lui, la RDC connaît de gros problèmes financiers, techniques et sécuritaires qui ne peuvent pas favoriser une telle opération.

«J’ai la conviction que, si on s’en tenait seulement sur le plan financier, ça serait impossible de faire cette opération-là», a poursuivi Henri-Thomas Lokondo.

«On ne prendra pas le Rwanda»

Pour sa part, le président du groupe parlementaire PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary pense qu’on ne peut pas priver les Congolais de la diaspora de leur droit légitime à cause des problèmes technique et sécuritaires. Il soutient que l’essentiel est de commencer quelque part :

«Pour les Congolais de la diaspora, ce n’est pas tout le monde qui serait enrôlé. C’est clair ! On peut commencer par un échantillon. On prend par exemple les Etats-Unis, la France, la Belgique ainsi de suite. J’imagine qu’on ne prendra pas le Rwanda [et le Burundi], parce qu’il y a un problème de frontière».

Cette question sera réglée sur une décision de la CENI, a-t-il assuré, qui va définir les modalités d’application de cette loi.

A la question de savoir les dispositions prévues pour éviter d’enrôler des gens à nationalité multiple, le député Ramazani a réagi :

«Il y aura un contentieux électoral quant à l’enrôlement des électeurs pour dénicher évidemment ceux qui ont deux ou plusieurs nationalités».

Après débat, la motion d’Henri Thomas Lokondo a été rejetée par la plénière qui a opté pour l’enrôlement des Congolais de la diaspora.

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