Ange Bitota: une motocycliste qui émerge au milieu des hommes

 

20160527_122208.jpg

Ange Bitota, taxiwoman mariée et mère de deux enfants, exerce un métier où il y a prédominance des hommes. Cette dame qui a appris à rouler à moto à Mbuji-Mayi n’envisageait pas, au moment de l’apprentissage, élever une famille grâce à cette activité.

«Quand j’ai appris à rouler à Mbuji-Mayi, je n’imaginais pas devenir taxiwoman. Ce sont les circonstances de la vie qui ont changé la donne. Mon mari a voyagé et depuis, il ne fait plus signe de vie. Au lieu d’aller mendier et être traitée de femme libre, j’exerce ce métier pour trouver de quoi louer une maison et prendre en charge mes enfants et mes sœurs, j’ai décidé de faire le taxi», explique-t-elle.

Dépourvue de fonds pour acheter une moto, Ange Bitota travaille pour des privés et espère réunir les fonds s’installer à son propre compte.
Cette dame qui évolue dans un secteur concurrentiel à Kinshasa affirme que ses clients ne souffrent d’aucun complexe, vis-à-vis d’elle. Depuis près de six ans qu’elle est engagée dans ce métier, elle affiche une forte personnalité pour ne pas ouvrir la voie à un éventuel harcèlement, confie Mme Bitota.

«Je suis très concentrée quand je travaille. Je ne permets pas qu’un homme vienne se jouer de moi ou qu’il me fasse des attouchements. Ma part de contrat consiste à déposer le client à l’endroit indiqué. Je ne suis pas gênée quand je transporte les hommes qui se frottent à mon dos, parce que les hommes aussi transportent les femmes dans les mêmes conditions», se défend Ange Bitota.

Ce travail n’empêche pas par ailleurs la jeune dame de s’occuper de ses enfants.
«Je prends en charge deux de mes petites sœurs. J’ai deux jours de repos en semaine: mardi et jeudi. Durant ces deux jours, je m’occupe de mes enfants et je nettoie leurs habits», précise Ange Bitota dont le rêve est de créer un jour une entreprise de transport en commun.