Elections après enrôlement: la majorité et l’opposition réagissent à l’annonce de Kabila

En avant plan, un groupe des femmes entrain de s'enregistrer devant un operateur de la CENI ce 7/05/2011 à Kinshasa, pour l'obtation de la nouvelle carte d'électeur. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La majorité et l’opposition réagissent de manière diversifiée à l’annonce du chef de l’Etat de la tenue des élections après l’opération d’enrôlement des électeurs.
Dans un entretien samedi 6 août à Radio Okapi, le secrétaire général-adjoint de la MP, Joseph Kokonyangi, a estimé que Joseph Kabila a, par cette annonce, affirmé les prérogatives dévolues à sa fonction de garant de bon fonctionnement des institutions du pays. Ce que désapprouve Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR), parti membre du Rassemblement de l’opposition, qui accuse Joseph Kabila de vouloir se muer en porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Le secrétaire général-adjoint de la MP a indiqué que le chef de l’Etat sillonne le pays pour sensibiliser la population à l’enrôlement afin de constituer le corps électoral avant la mise en place de ce calendrier.

«Je dois vous dire tout de suite que le président Joseph Kabila c’est la seule personne qui a prêté serment devant le peuple congolais et mis la main sur la constitution. Donc, il est le garant du respect de la constitution et de la bonne fonctionnalité de toutes les institutions de la République. Je rassure tout le peuple congolais comme le fait le président Kabila, les élections auront bel et bien lieu», a-t-il souligné.

Pour Joseph Kokonyangi, la révision du fichier électoral entend résoudre certaines contraintes techniques qui risquent d’entraver la tenue des élections notamment la problématique de nouveaux majeurs et des Congolais de la diaspora:

«Qui oubli qu’il y a plus de 3 millions [anciens électeurs] qui doivent être extirpés du fichier électoral. Vous avez des militaires, les anciens électeurs qui sont devenus policiers et militaires qu’il faut enlever. Il fallait reconstituer le fichier, à l’heure actuelle, le corps électoral n’existe pas. Le président fait tout pour que le corps électoral existe et on va aux élections sans effusion de sang et il n’y aura pas hécatombe dans ce pays».

Vuemba accuse

Pour le président du parti d’opposition MPCR et membre du Rassemblement des forces acquises au changement, en annonçant la publication du calendrier électoral au terme de l’enrôlement des électeurs en lieu et place de l’institution concernée, Joseph Kabila s’est fait porte-parole de la Ceni.

«Maintenant, Monsieur Kabila annonce que c’est lui qui serait le porte-parole de la CENI. Que Monsieur Kabila sache qu’il y a la constitution et que toute personne qui la bafoue ne risque d’être amené à la justice pour haute trahison de la nation», a souligné Jean-Claude Vuemba.

Il estime que le chef de l’Etat est responsable de la crise politique qui pointe à l’horizon du fait de n’avoir pas donné des moyens à la CENI :
 
«C’est depuis 2012 qu’il savait bien que les élections présidentielles auront lieu en novembre 2016. Il n’a jamais donné des moyens à la CENI, malgré chaque année, le Parlement octroie 250 millions de dollars américains. En quatre ans, on serait déjà arrivé à un milliard de dollars», a poursuivi Jean-Claude Vuemba.
Le président du MPCR a par ailleurs accusé Joseph Kabila de responsable de tout désordre social «qui adviendra à la suite de sa gestion de la chose publique».
 

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