RDC: l’OMS appuie la lutte contre le choléra le long du fleuve Congo

Des lits pour les malades du choléra. Ph. UN.org

En réponse à l’épidémie de choléra qui continue sa propagation depuis le début de l’année le long du fleuve Congo et dans les provinces endémiques de l’Est de la RDC, l’OMS a annoncé vendredi 12 août le déploiement d’une trentaine d’experts et superviseurs centraux (épidémiologistes, logisticiens, mobilisateurs sociaux etc.) dans le but de renforcer la riposte sur le terrain. Dans le même temps, trente nouveaux kits choléra ont été acquis par l’OMS sur les  fonds mobilisés auprès de ses partenaires, dont le Fonds central d’intervention d’urgence des Nations unies (CERF).

“Ces kits sont déjà arrivés au port fluvial de Matadi [Kongo-Central] et sont en cours d’acheminement dans notre entrepôt central de Kinshasa, avant leur distribution dans les provinces en épidémie”, a indiqué le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Yokouidé Allarangar.

Selon lui, “l’OMS a déjà envoyé deux kits choléra de trois tonnes et demi dans la province de Tshopo [Nord-est], puisés dans son ancien stock stratégique, afin d’endiguer l’expansion géographique de l’épidémie à partir du foyer de Kisangani”, ajoutant qu’une réponse multisectorielle, mettant en place des mesures sanitaires efficaces de prévention était “la meilleure option pour éviter que le choléra qui se  diffuse le long du fleuve ne devienne  une grosse épidémie d’ampleur sous régionale, touchant les autres pays voisins de la RDC”.

Depuis janvier 2015, 667 décès

Des mesures sanitaires telles que “l’assainissement et l’accès à l’eau potable” étaient également essentielles dans cette situation d’urgence afin de faire baisser la mortalité, a-t-il encore expliqué.

Trois kits choléra supplémentaires vont également être prépositionnés respectivement dans les trois autres provinces actuellement les plus touchées, à savoir: Equateur, Mongala et Maï-Ndombe.

Les flambées de choléra sont devenues de plus en plus fréquentes dans les provinces situées le long du fleuve Congo depuis 2011. Mais, grâce à l’intensification des actions de prévention et de lutte, l’épidémie est souvent restée sous contrôle.

Depuis le début de l’année 2016 jusqu’à la date du 11 août, la Direction de lutte contre la Maladie (DLM) du ministère de la Santé publique a communiqué à l’OMS un total cumulé de 15. 521 cas avec 396 décès (taux moyen de létalité: 2,6 %) dans le pays.

Ces chiffres portent à 34. 646 cas suspects et 667 décès (létalité: 1,9 %) le nombre de cas et décès rapportés depuis le 1er janvier 2015. Environ deux tiers des décès rapportés en 2016 sont notifiés dans les provinces non endémiques (Equateur, Kinshasa, Lualaba, Maï-Ndombe, Maniema, Mongala et Tshopo). Cette tendance de l’épidémie est inquiétante, alors que la période traditionnelle d’augmentation des cas n’est pas encore arrivée.

Manque d’eau potable

La résurgence de cette maladie  dans ces zones à forte hydrographie, selon l’OMS, est attribuée au manque d’eau potable et de l’hygiène individuelle et collective, à la précarité du système de santé ainsi qu’aux capacités limitées des pouvoirs publics à organiser une intervention sanitaire d’urgence.

L’existence de nombreux îlots et campements difficiles d’accès - où sont rapportés des cas de choléra - ainsi que des conditions d’hygiène insuffisantes dans les ports et à bord des embarcations favorisent également la propagation de l’épidémie.

Depuis juin 2016, l’OMS a déclaré l’épidémie de choléra en République démocratique du Congo. C’est dans ce contexte qu’elle “renforce ses capacités opérationnelles pour prévenir la propagation de la maladie, en élargissant sa présence et la mise en œuvre des interventions dans les provinces fortement touchées”, a indiqué le Dr Dossou Vincent Sodjinou, épidémiologiste de l’OMS et Gestionnaire en charge des opérations d’urgence pour le choléra en RDC.

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