Africa News titre: «Le Rassemblement donne un bilan de 50 morts…»

Revue de presse kinoise du 20 septembre 2016. Les journaux de ce mardi 20 septembre reviennent sur les échauffourées entre la police et les manifestants hier à Kinshasa à l’occasion de la marche de l’opposition pour exiger à la CENI de convoquer le corps électoral pour le scrutin présidentiel.

Africa News titre: «Le Rassemblement donne un bilan de 50 morts et appelle à la poursuite de la marche». Le trihebdomadaire rapporte que le gouvernement a livré un bilan de 17 morts dont 3 policiers et 14 civils pour la manifestation d’hier. Réuni à la faveur d’une séance d’évaluation du déroulement de la marche réprimée par la police, le Rassemblement dit avoir compté 50 morts, indique Africa News relayant un communiqué de cette plate-forme de l’opposition.

Dans le même communiqué, souligne Africa News, le Rassemblement de l’opposition rappelle à la population congolaise qu’il va, à compter de lundi dernier, intensifier et amplifier la mobilisation populaire jour après jour jusqu’au 19 décembre 2016, date marquant la fin du mandat de Joseph Kabila à la tête du pays.

(ACP) reste sur la même page. «RDC : 17 morts et des dégâts matériels importants à la suite des manifestations du Rassemblement», titre de son côté l’Agence congolaise de presse.

L’ACP cite le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, qui a annoncé au cours d’un point de presse à Kinshasa, que 17 personnes (14 civils et 3 policiers), ont trouvé la mort lors de la marche organisée le même jour par la plate-forme de l’opposition.

Par ailleurs, souligne le quotidien, le gouvernement congolais «condamne tout recours à la violence dans le but de semer le désordre et le chaos dans notre pays et de créer des conditions de remise en question de l’ordre démocratique».

L’agence note qu’Evatiste Boshab a relevé, dans son intervention, que la ville de Kinshasa vient de faire face à un mouvement insurrectionnel alors qu’on s’attendait à une manifestation pacifique des partis politiques et associations se réclamant de l’opposition.

Il a également déploré l’usage aux «cocktails Molotov, armes à feu, jets des pierres » contre la police, les attaques des bâtiments publics et privés, la mise à sac des centres médicaux et des sièges des partis politiques par les manifestants, souligne l’ACP.

L’Avenir constate que la «manifestation de l’UDPS est un échec ». Le quotidien estime que ce parti a été incapable d’atteindre son objectif de «déstabilisation d’un régime légalement et légitimement établi».

Au lendemain de ce 19 septembre 2016, avance le tabloïd, tout tend à démontrer que la manifestation de l’opposition visait à démontrer, sur le plan national et international, que Joseph Kabila était vomi par la population congolaise et qu’en fait, il ne contrôlait plus rien. Il suffisait donc, estime le journal, dans cet entendement, de provoquer une légère tempête pour voir le régime politique mis en place par Laurent-Désiré Kabila s’écrouler comme un «château de carte».

L’Avenir fait valoir que le pays, dans sa grande partie, n’a pas bougé, les troubles à la paix publique s’étant concentrés dans certains quartiers de Kinshasa ou, d’ailleurs, la manifestation promise s’est transformée en un pillage de commerces et autres entreprises de production.

La Prospérité change de chapitre et annonce pour ce mardi la reprise des travaux du dialogue national, entamés depuis trois semaines à la Cité de l’Union africaine, à Kinshasa.

Après un report forcé par les événements du lundi dernier [marche de l’opposition], le forum convoqué par Edem Kodjo devrait rouvrir ses portes ce mardi et  Corneille Nangaa, président de la CENI va éclairer la lanterne de l’assemblée plénière sur les contours de l’édification du calendrier électoral.

Sur ce dernier, note le tabloïd, l’opposition présente à ces pourparlers et une bonne frange de la société civile demeurent en contradiction avec la Majorité présidentielle. Ce bras de fer prend ainsi en otage la signature, pourtant, annoncée et reportée, d’un accord politique.

Et, en dehors de ces assises, le Rassemblement ainsi que d’autres forces politico-sociales maintiennent la pression sur les dialogueurs, en exigeant des élections dans le délai constitutionnel, rappelle le journal.

La Prospérité rapporte que la CENI, soutenue par la MP, estime que l’élaboration du calendrier électoral est une de ses tâches régaliennes. A la place de fixer les dates, le samedi 17 septembre, Nangaa se serait dit prêt à donner des indications. La chose a été plus que mal perçue par des ténors de l’opposition et de la société civile qui estiment que «sans date, ils signeront pas l’accord», précise le quotidien.