Emeutes de Kinshasa: blessé, Fayulu dénonce l’indifférence de Minaku

Blessé à la tête lors de la marche de l’opposition qui a tourné en émeutes à Kinshasa les 19 et 20 septembre, le député de l’opposition Martin Fayulu Madidi dénonce ce qu’il qualifie d’indifférence du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku vis-à-vis du traitement dont il était victime.

Il a exprimé son indignation dans une correspondance adressée au président de la chambre basse du Parlement dont une copie est parvenue vendredi 30 septembre à Radio Okapi.

Dans cette correspondance, Martin Fayulu évoque notamment des cas d’enlèvement, d’extorsion des biens et de tentative d’assassinat dont il aurait  été victime.

L’élu de Kinshasa estime que le silence du président de l’Assemblée nationale "s’apparente à la non-assistance à personne en danger".

L’opposant dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de son assassinat le 19 septembre lors de la marche du Rassemblement.

«Curieusement ni Aubin Minaku, ni son bureau, n’ont au minimum daigné s’enquérir de ma situation», regrette Martin Fayulu qui juge l'indifférence de Minaku «discriminatoire».

Dans la même correspondance, le député rappelle également son enlèvement du 14 février dernier par les éléments de la DEMIAP, les services de renseignement militaire, et la confiscation continue de ses biens malgré le fait qu’il ait saisi les juridictions compétentes.

Il regrette de constater qu’en rapport son enlèvement, Aubin Minaku n’avait attendu que le soir pour annoncer sa libération sur son compte Twitter.

Pour sa part, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Lihau, estime que les plaintes de Martin Fayulu ne sont pas fondées. Il a expliqué que dans les deux cas cités par l’élu de Kinshasa: son enlèvement en février dernier et la tentative de son assassinat, en septembre, le président de la chambre basse du Parlement a fait ce qu’il fallait faire:

«Pour la première situation de février dernier, le président a fait ce qu’il fallait faire en saisissant le PGR pour que le droit de Fayulu soit respecté. Pour le second cas, pour son état de santé, il était question d’observer une procédure administrative simple qui n’a pas malheureusement été observée. Au-delà de cette non-observation, le bureau a dépêché le 2è vice-président pour prendre langue avec l’honorable Fayulu et voir dans quelle mesure il peut bénéficier d’une assistance comme tout autre député dans de telle circonstance».

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