Le Potentiel : «Deux ans de transition, pas de calendrier électoral»

Il n’est pas encore signé par les partis prenants au dialogue. Mais le projet d’accord politique qui va sanctionner les travaux de la cité de l’Union Africaine suscite déjà les commentaires des journaux parus vendredi 14 octobre à Kinshasa.
 
Le dialogue politique de la cité de l’Union Africaine aborde sa dernière ligne droite. Autour du facilitateur Edem Kodjo, les deux camps, la Majorité présidentielle (MP) et l’opposition pro-dialogue procèdent aux derniers réglages, rapporte Le Potentiel qui rapporte en manchette que le projet d’accord qui sera issu de ces travaux consacre « deux ans de transition sans un calendrier électoral ».
 
Selon le quotidien, l’opposition pro-dialogue est parvenue à obtenir la direction du gouvernement de la transition, selon cet accord. En contrepartie, poursuit le journal,  la MP a obtenu de l’opposition l’extension sur une durée de deux ans de la transition post-dialogue.
 
 Mais le haut fait de guerre de la MP,  souligne le tabloïd,  reste le flou artistique qui entoure le calendrier électoral. A en croire le quotidien, l’accord politique qui se négocie à la cité de l’UA est demeuré mué sur la date probable de la présidentielle. Aucun mot non plus sur le sort du chef de l’Etat Joseph Kabila, au terme de cette transition.
 
Par ailleurs, aucune restriction ne lui est imposée pour ne pas prétendre à un nouveau mandat présidentiel, relève le quotidien, estimant que la MP va sortir de ces travaux avec une moisson abondante.
 
Quant à la signature de cet accord, elle pourrait intervenir le dimanche prochain, croit savoir Forum des As, qui tient l’information «d’une source qualifiée de la MP».
 
A en croire cette source, les points de divergences majeures entre l’opposition et la Majorité présidentielle auraient trouvé d’issues concertées, rapporte le quotidien, ajoutant que selon cette source, une rencontre entre les deux groupes est prévue ce vendredi pour régler les derniers détails de cet accord.
 
Quant à la cérémonie de passation du pouvoir de la primature de la Majorité à l’opposition, elle devra intervenir après la date du 20 décembre prochain, date qui marque la fin constitutionnelle du mandat actuel du Président de la République Joseph Kabila, précise le quotidien.
 
Mais pendant que le bateau du dialogue avance inexorablement vers le quai, le Rassemblement de l’opposition lui s’éloigne, fait remarquer La Prospérité en manchette.
 
A en croire le journal, le projet d’accord politique en phase d’être signé à la Cité de l’OUA sera immédiatement contesté par le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales, la super-plateforme de l’opposition radicale,  constellée autour de Tshisekedi wa Mulumba.
 
Cette plateforme, fait remarquer le quotidien, continue de réclamer un vrai dialogue et le départ de Kodjo. De l’avis de ce journal, l’objet fondamental de la crise congolaise perdurera tant que les revendications de cette méga plateforme politique seront  ignorées.
 
L’issue de ce dialogue intéresse également les pays occidentaux.
 
Evoquant les travaux de la cité de l’OUA au cours d’un point de presse tenue jeudi à Kinshasa, le directeur du Département Afrique au ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, Georg Schmidt, a indiqué que pour son pays le dialogue devrait régler le problème important de deux mandats, rapporte Le Phare.
 
«C’est important que ce dialogue règle des problèmes de fond, notamment la limite de deux mandats et des questions clés dans l’esprit de la Constitution qui fait la promotion de l’alternance…», a-t-il affirmé au cours de ce point de presse selon le quotidien, avant de faire remarquer qu’après le 19 décembre « c’est une situation constitutionnelle inconnue et fortement contestée » qui va caractériser le pays, écrit le quotidien dans ses colonnes.
 
Un son de cloche qui tranche avec celui rapporté par L’Avenir qui fait également échos de cette sortie médiatique du diplomate allemand.
 
A en croire le quotidien, le fonctionnaire allemand a recommandé au cours de ce point de presse que le dialogue de la cité de l’OUA s’achève avec une certaine inclusivité. Cependant, a-t-il ajouté selon le journal,  « il appartient aux Congolais eux-mêmes de se prononcer là-dessus ».
 
Georg Schmidt a refusé par ailleurs de comparer la RDC à d’autres pays de la Région des Grands Lacs comme le Burundi, le Rwanda ou le Congo-Brazzaville, disant que chaque pays a ses particularités, souligne le quotidien.
 
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