Le Phare: «Un envoyé spécial de Dos Santos chez Tshisekedi»

Revue de presse kinoise du 3 novembre 2016. Les journaux parus ce jeudi dans la capitale congolaise ont abordé des sujets diversifiés. Le Phare s’intéresse aux tractations politiques menées après le dialogue de la Cité de l’Union africaine (UA) et titre en manchette: «Un envoyé spécial de Dos Santos chez Tshisekedi». Le quotidien révèle que le vice-ministre angolais des Affaires étrangères, Manuel Augusto, a conféré mercredi dernier avec le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi, dans sa résidence de la commune de Limeté (Kinshasa).

Le journal signale que rien n’a filtré de l’entretien entre l’envoyé de Luanda et le coordonnateur du Rassemblement de l’opposition.

Le Phare croit seulement savoir que l’hôte de Tshisekedi, accompagné d’une importante délégation, était sans nul doute porteur d’un message du président angolais, José Edouardo Dos Santos sur l’Accord politique conclu le 18 octobre dernier et entériné par des chefs d’Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région de Grands Lacs (CIRGL) réunis le 26 octobre dernier dans la capitale angolaise.

Le Rassemblement de l’opposition était absent au dialogue conduit par le facilitateur togolais Edem Kodjo et ne se sent nullement lié par les résolutions adoptées de ce forum. Cela, estime le quotidien, dérange certainement le chef de l’Etat angolais et président en exercice de la CIRGL, qui n’ignore pas le tollé soulevé au sein de l’opinion congolaise et de la communauté internationale par la prise de position de ses pairs présents à Luanda.

L’ambassadeur de l’Angola en RDC qui a conduit le vice-ministre des Affaires étrangères de son pays chez Tshisekedi a annoncé une conférence de presse pour le 10 novembre prochain pour s’exprimer sur cette rencontre.

Pour sa part, Congo Nouveau titre: «Bemba et la carte Kengo». Le trihebdomadaire rapporte que le Mouvement de libération du Congo (MLC), absent du dialogue de la Cité de l’UA, pas intéressé à la démarche du Rassemblement de l’opposition, la deuxième force politique de l’opposition veut désormais conserver la loi fondamentale. Le MLC, souligne le journal, jouerait la carte de Kengo qui, selon ce parti de Jean-Pierre Bemba, devrait gérer le pays après le 19 décembre, date de l’expiration du second mandat constitutionnel de Joseph Kabila.

Pour Congo Nouveau, le MLC soutient ainsi l’application de l’article 75 de la Constitution qui stipule: «En cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause d’empêchement définitif, les fonctions de Président de la République, à l’exception de celles mentionnées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoirement exercées par le Président du Sénat ». Le parti de Bemba estime qu’après le 19 décembre prochain, le pouvoir devra être confié à Kengo même si lui aussi, « glisse » depuis deux législatives.

Le Potentiel annonce l’arrivée du Conseil de sécurité à Kinshasa pour « réclamer la date de la présidentielle ». Le quotidien indique que les quinze ambassadeurs de pays membres de l’ONU vont demander qu’une date soit fixée pour la présidentielle en RDC. Cette délégation, conduite par les ambassadeurs français, sénégalais et angolais, rapporte le tabloïd, est annoncée du 10 au 14 novembre au pays pour rencontrer le président Joseph Kabila ainsi que des responsables de l’opposition et de la Société civile. Cette délégation se rendra ensuite à Goma et à Beni, cette partie du pays en proie aux tueries des civils.

Cette délégation « peut exiger qu’une date soit choisie par les Congolais eux-mêmes» pour l’élection présidentielle, à laquelle le président Kabila ne se représenterait pas, a expliqué aux journalistes l’ambassadeur angolais, Ismaël Gaspar Martins.

Pour l’ambassadeur français François Delattre, l’élection doit se tenir « dès que possible et dans le plein respect de la Constitution », souligne Le Potentiel. Le Conseil de sécurité, a-t-il déclaré, dans les lignes du quotidien, «saisira l’occasion de parler à toutes les parties prenantes en RDC afin qu’elles soient pleinement conscientes de leur responsabilité de préserver la paix et de se montrer prêtes à des compromis».

Africa News s’intéresse à la crise financière qui couve à la société TRANSCO avec un solde négatif de 300 000 USD en septembre 2016. Le trihebdomadaire cite le Directeur général par intérim Michel Kirumba qui donne une nouvelle alerte et envisage «la négociation avec l’INPP, l’ONEM, l’INSS et la DGI pour différer et échelonner tous les paiements dus avec l’objectif d’obtenir à terme une subvention du gouvernement pour les apurer; une suspension des engagements de nouveaux agents permanent et mise en place d’une sous-traitance de gestion des journaliers».

Transco qui aurait dû être le fleuron de l’ère Matata, commente Africa News, montre des signes d’essoufflement juste la veille du départ du Premier ministre.