Le Phare: « Samedi 5 novembre : ce qui s’est passé »

Les journaux parus lundi 7 novembre à Kinshasa reviennent sur les incidents qui ont émaillé la journée du samedi 5 novembre, date programmée du meeting du Rassemblement de l’opposition.
 
Le meeting du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement programmé le 5 novembre 2016 à Kinshasa n’a pas eu lieu, rapporte Le Phare.
 
Des hommes en uniforme ont été déployés dans plusieurs coins de la capitale pour empêcher les cadres et  militants de ce regroupement politique de se rendre au lieu du meeting, explique le quotidien.
 
Dans la commune de Limete par exemple,  poursuit le journal, toutes les voies d’accès à la résidence du président de l’UDPS et du Conseil des sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, qui devait présider ce meeting, étaient fermées à la circulation automobile et pédestre.
 
« Le match de foot le plus long du siècle »
 
Et pour ne pas laisser d’espace au Rassemblement qui prévoyait d’y organiser son meeting, la police a organisé un match de foot au terrain compris entre le boulevard Triomphal et l’avenue de l’Enseignement, renseigne le tabloïd, décrivant cette partie de football comme étant «le match de foot le plus long du siècle ». 
 
Commencé vers 6 heures du matin, ce match de foot atypique ne s’est terminé que vers 17 heures, renseigne le tabloïd.
 
Et pour cette partie qui a duré environ onze heures, on a enregistré plus d’une cinquante de changements de joueurs dans chacune de deux équipes et jusqu’à 15 heures, heures de Kinshasa, le score était  de 73 buts à 59 en faveur de l’équipe qui faisait face au Palais du peuple, peut-on lire dans les colonnes du journal ce lundi.​
 
Au premier regard,  l’on a eu l’impression que le pouvoir a réussi à empêcher le Rassemblement de communier avec sa base, fait observer pour sa part Le Potentiel.
 
Cependant, nuance le quotidien, c’est plutôt  le chef de l’Etat, Joseph Kabila qui sort perdant de ce duel au couteau, pense le tabloïd.
 
Revenant sur ces incidents, le journal parle d’un flagrant délit de violation des libertés publiques par l’autorité morale de la Majorité au pouvoir qui, estime le quotidien, n’a pas fait preuve de retenue au point de tomber dans le piège de Tshisekedi.
 
En empêchant le Rassemblement de tenir son meeting le samedi 5 novembre sur le terrain Triomphal, Joseph Kabila s’est désormais posé en fossoyeur de la Constitution qui garantit la liberté d’expression et de manifestation en son article 26, foulant ainsi au pied les principes élémentaires de toute démocratie, commente le quotidien.
 
Pour L’Avenir par contre, il y avait de quoi empêcher cette manifestation de se tenir. Le journal fait état de«l’arrestation de trois malfrats que la police a présentés comme étant créateurs et planificateurs des actions au sein de l’UDPS».
 
Les trois présumés commanditaires ont été arrêtés puisqu’ils étaient munis d’armes de guerre et planifiaient des actes de vandalisme lors du meeting du samedi 5 novembre 2016 décrété  par l’UDPS et ses alliés, affirme le quotidien, citant des sources policières.
 
Pour le journal, ces arrestations viennent prouver que cette manifestation de l’opposition n’avait rien de caractère pacifique, autant que celle du 19 septembre dernier.
 
De son côté,  La Prospérité souligne la nécessité de trouver un compromis politique entre la Majorité au pouvoir et  le Rassemblement de l’opposition au vue du contexte politique actuel. 
 
Le journal estime qu’à trois jours de l’arrivée  sur les terres congolaises d’une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU pour exiger des acteurs politiques congolais la date de l’élection présidentielle et obtenir un compromis politique sur l’après-2016,  l’on ne devrait pas vendre une image négative de la classe politique.  
 
C’est pourtant ce qu’a fait le pouvoir en place en coupant samedi le signal de RFI et en brouillant celui de Radio Okapi, offrant ainsi l’occasion à l’organisateur du meeting avorté de vendre une image négative du régime en place à Kinshasa, fait observer le journal.
 
Dans ces conditions, plaide le confrère, seul un compromis politique bien pensé peut normalement sauver les meubles et sortir le pays  du gouffre.
 
Dans un tout autre registre, Forum des As relève qu’arithmétiquement, le pays est à un jour de la formation du gouvernement de transition.
 
A en croire le quotidien, l’Accord  politique trouvé au dialogue prévoit la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale vingt et un jours après sa signature.
 
Et du 18 octobre, date de la signature de cet accord par les participants à ces travaux, au 7 novembre, vingt jours déjà se sont écoulés, note le quotidien. 
 
C’est donc en principe le mardi 8 novembre que le nouvel exécutif piloté par un Premier ministre issu de l’opposition devrait être mis en place, déduit le tabloïd, estimant cependant que cette échéance ne sera pas respectée.
 
Et pour cause,  croit savoir le quotidien, les démarches en cours menées par les évêques et celles à venir du Conseil de sécurité pour rechercher l’inclusion d’une base plus large des acteurs politiques dans cet accord.