Africa News : « Décès de Tshisekedi: des hommages à une légende »

Revue de presse kinoise de vendredi 3 février 2017

Après la mort d’Etienne Tshisekedi, la presse kinoise parue vendredi 3 février s’intéresse aux hommages que lui rendent diverses personnalités de la classe politique nationale et internationale.

Alors que le programme de ses funérailles n’est pas encore communiqué, écrit Africa News, un hommage mondial est en train d’être rendu à cet homme politique qui passe pour un patrimoine national et international. Un hommage digne de ceux que l’on réserve à un héros, une légende, commente le journal.

Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et actuel ministre français des Affaires étrangères a dit s’incliner «devant la mémoire d’Etienne Tshisekedi, homme de paix et de progrès, qui a lutté toute sa vie pour la démocratie et la liberté en République Démocratique du Congo», note le quotidien.

Au pays, le gotha politique se le revendique. Sur sa page Twitter officielle, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku a écrit: «Un baobab vient de tomber. Etienne Tshisekedi demeure une icône. Que son âme repose en paix», reprend Africa News.

L’un des derniers alliés de Tshisekedi, l’opposant Moïse Katumbi a des mots sympathiques et admiratifs pour cette légende: «Nous venons de perdre l’une des figures les plus marquantes de l’Histoire de notre pays (…) A titre personnel, je perds un modèle dans la lutte pour la démocratie et l’Etat de droit».

« Les hommages affluent », renchérit Le Potentiel, qui reprend les propos de quelques personnalités politiques congolaises.

Lambert Mende, porte-parole du gouvernement : «Nous attendons que le gouvernement puisse de manière formelle prendre toutes les dispositions pour les funérailles de cette illustre personnalité qui est un ancien Premier ministre de notre pays, un ancien ministre et qui a été le numéro 2 lors des élections de 2011 et qui était à la tête du deuxième parti politique au Parlement de la RDC ».

Bruno Tshibala, secrétaire général adjoint de l’UDPS : « Le Rassemblement a été imaginé par le président Tshisekedi pour atteindre un objectif : l’alternance. Et bien qu’il soit mort, cet objectif reste de mise (…) ».

Corneille Nangaa, président de la CENI : « Notre pays s’est engagé sur la voie de la démocratie. Aujourd’hui, cette démocratie vient de perdre l’un de ses grands acteurs, en la personne d’Étienne Tshisekedi ».

Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) : «C’est la consternation générale. C’est un drame. Je voudrais ici saluer la mémoire de l’homme. Etienne Tshisekedi a consacré toute sa vie pour la restauration de la dignité du peuple congolais. Et c’est à juste titre que son combat se résumait en un seul slogan : ''le peuple d’abord'' ».

Le Phare revient sur la personnalité d’Etienne Tshisekedi que le journal qualifie de « constant, incorruptible et irréductible ».

Dès sa sortie de la faculté de Droit de l’Université Lovanium en janvier 1961, bardé de son diplôme de premier congolais Docteur en Droit, Etienne Tshisekedi avait surpris le Recteur Mgr Gillon et les autres hauts responsables de cette célèbre université en refusant fermement et poliment le poste très envié de professeur. « L’homme avait déjà la marque de celui qui s’accroche contre vents et marrées à ses idées et à ses choix », poursuit le journal.

Pour Le Phare, inconsciemment ou non et sans l’avoir manifesté expressément, Etienne Tshisekedi venait de délivrer à l’opinion et surtout à certains esprits avertis des pans de ce qui allait devenir désormais la ligne directrice de son combat politique: la constance, l’intransigeance et l’incorruptibilité.

« Vers les adieux difficiles ! », prédit, pour sa part, La Prospérité.

Le journal s'attend à des adieux difficiles à Etienne Tshisekedi. Pour le quotidien, la mort de l'opposant laisse plus d’interrogations que des solutions aux différents problèmes tant au sein de son propre parti que dans la sphère politique congolaise.

La Prospérité énumère une série de questions qui illustrent cette difficulté à venir: Où va-t-on pleurer Tshisekedi ? Qui, finalement, prendra la charge de ses obsèques ? Comment s’y prendre, pour éviter des débordements au goût aigre ?

Tshisekedi, même lorsqu’il meurt, soulève plusieurs problèmes, partout, commente le journal. S’il était Jésus, il aurait mieux fait de revenir trois, quatre ou cinq  jours après…Le temps pour lui,  de vider ses dossiers taillés à la dimension de son charisme, de son envergure et, surtout, de sa longue expérience politique, ironise La Prospérité.