RDC : Amnesty International relève des violations des droits humains liées au débat sur la prolongation du mandat de Kabila

Les violations principales des droits humains commises en République démocratique du Congo étaient liées au débat sur la prolongation ou non du mandat du président Kabila, selon le rapport annuel d’Amnesty International publié mercredi 22 février. Le document évoque aussi les restrictions concernant les libertés d’association en 2016.

«Les violations que nous avons documentées en profondeur sont liées au débat sur la prolongation du mandat du président Joseph Kabila au-delà du délai constitutionnel. Il y a eu limitation des libertés d’association. Ce droit a été bafoué  dans le contexte de mobilisation contre le prolongement du mandat du président Kabila. Il y a eu beaucoup d’interdictions de manifestations dans plusieurs villes de la RDC, notamment à Kinshasa, Lubumbashi, Goma. Il y a eu des restrictions sur les libertés d’expression, beaucoup d’arrestations arbitraires contre les activistes de la société civile, notamment les jeunes des mouvements de jeunesse comme la LUCHA ou Filimbi », affirme Christian Rumu, chargé de campagne à Amnesty International section Grands Lacs.
 
En revanche, indique-t-il,  les rassemblements organisés par la Majorité présidentielle, la coalition au pouvoir, se sont déroulés très généralement sans que les autorités n’y trouvent rien à redire.
 
Le rapport note aussi que «les forces de sécurité ont fait des dizaines de morts et de nombreux blessés en réprimant les multiples manifestants qui réclamaient la tenue des élections dans les délais et le départ du président Joseph Kabila à l’issue de son deuxième mandat».
 
Selon le même rapport, les groupes armés ont perpétré toute une série d’exactions, parmi lesquelles des exécutions sommaires, des enlèvements, des traitements cruels, inhumains et dégradants, des viols et d’autres sévices sexuels, et des pillages de biens civils. Les FDLR, les Forces de résistance patriotique d’Ituri (FRPI) et plusieurs groupes armés Maï Maï figuraient au nombre des responsables des atrocités commises contre la population civile.
 
«Il y a aussi beaucoup de violations liées aux conflits armés notamment la situation des ADF sur le sol congolais qui continuent à être actifs, l’augmentation des conflits intercommunautaires dans le Tanganyika et vers Rutshuru. 2016 a été aussi caractérisé par ce manquement grave à l’obligation de l’Etat de protéger des populations civiles dans les zones à conflits armés », constate Christian Rumu.
 
Le rapport d’Amnesty international 2016-2017 sur  « La situation des droits humains dans le monde » couvre 159 pays, dont 11 dans la région Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs.
 

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