Africa news : «Coups de fil discrets destinés à Kabila. Félix Tshisekedi et Bruno Tshibala négocient en secret»

Revue de presse kinoise de jeudi 23 février 2017
 
Deux sujets intéressent les journaux parus jeudi 23 février 2017 février à Kinshasa. Il s’agit de la question de la succession d’Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil national de suivi de l’accord et de la vidéo sur les tueries au Kasaï, attribuées aux Forces armées de la RDC.
 
Au sujet de la succession d’Etienne Tshisekedi, Africa News révèle : «Coups de fil discrets destinés à Kabila. Félix Tshisekedi et Bruno Tshibala négocient en secret».
 
Après avoir décliné tour à tour l’offre de la Primature et de faire partie du gouvernement Badibanga, Bruno Tshibala, porte-parole du Rassemblement, poussé par la mort du patron Etienne Tshisekedi, a récemment donné des coups de fil à certains cadres de la Majorité présidentielle pour tenter d’obtenir la primature, révèle Africa News.

Sauf que Tshibala n’est pas seul à jouer ce jeu de cache-cache, croit savoir le journal. A son insu, mais de la même manière, Félix Tshisekedi a également effectué plusieurs appels en direction des ténors de la Majorité, affirme le canard, soulignant que les appels se suivent à un rythme infernal que cela frise le forcing alors que le fils Tshisekedi tient à rétablir les contacts noués avant le dernier déplacement de son père pour Bruxelles.
 
La Prospérité s’intéresse de son côté à la « grande bataille de succession » au Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).

Le journal cite comme candidats à cette succession Pierre Lumbi pour le G7, Olenghankoy et Fayulu pour les deux ailes de la Dynamique, Jean-Bertrand Ewanga pour l’AR et Jean-Pierre Lisanga Bonganga pour les Alliés de Tshisekedi. En dehors de ces noms, l’UDPS s’invite aussi et avec fracas, dans la course à la succession de Tshisekedi à la tête du CNSA.
 
Entretemps, ajoute le tabloïd, au Front pour le respect de la constitution et au Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba Gombo, Fidèle Babala émet, lui, un autre son discordant, lorsqu’il affirme que la Présidence du CNSA n’est ni une chasse gardée du Rassemblement, ni celle  de l’UDPS. Autrement dit, suppute le quotidien, il repose la problématique de l’idée de la  désignation « intuitu personae » de Tshisekedi à ce poste-là, écartant ainsi, d’un revers de la  main, l’automatisme qui veut que le président du Conseil des sages du Rassemblement soit, de facto, celui du CNSA, tel que conclu sous les auspices de la CENCO, au Centre Interdiocésain.
 
Actualité.cd reste sur le sujet et relaie les propos de Kyungu wa Kumwanza et titre : « Félix Tshisekedi est notre candidat à tous les niveaux ».

Seul Felix Tshisekedi est le candidat du Rassemblement à tous les niveaux, que ça soit à la primature, à la présidence du Rassemblement et au Conseil national de suivi de l’accord, précise Kuyngu cité par ce site d’informations. Gabriel Kyungu, membre du G7 botte en touche sur la candidature de Pierre Lumbi son président au G7 et invite tous les membres du Rassemblement « à éviter toute division ».
 
Au sujet de cette succession, Le Potentiel pense que «par arrogance et cécité politique, l’UDPS tend à dépecer le Rassemblement».

Par arrogance, l’UDPS croit qu’elle peut bien peser dans le jeu politique avec ou sans le soutien des autres composantes membres du Rassemblement. Frappée de cécité politique, elle est retombée dans les mêmes travers-comme en 2011-lorsque son leader a refusé de composer avec les autres forces de l’opposition pour conquérir le pouvoir par la voie des urnes, analyse le journal.
 
Le journal fait remarquer que des délégués de l’UDPS ont créé la surprise en réclamant non seulement le leadership du Rassemblement mais aussi la présidence de son Conseil des sages, lors de la réunion qui s’est tenue mardi dans la soirée à Limete, au siège de l’UDPS. Cette volteface a fait capoter la rencontre, alors que tout était mis en place pour parvenir, par voie de consensus, à l’élection du nouveau président du Conseil des sages du Rassemblement, indique Le Potentiel.
 
Vidéo sur les tueries au Kasaï
 
L’Agence congolaise de presse (ACP) revient sur la vidéo sur les tueries au Kasaï et titre : « Un appel à témoin sur les allégations de violation des droits de l’homme dans les deux Kasaï ». Le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, a lancé un appel à témoin sur les allégations persistantes de violations graves des droits de l’homme attribuées à des éléments des Forces armées de la RDC (FARDC), dans le village de Mwanza-Lomba, dans la province du Kasaï-Oriental, écrit l’Agence.
 
Le ministre affirme que «le gouvernement est intéressé par toute information supplémentaire sur les faits portés à la connaissance du public dans les réseaux sociaux. Les dénonciations peuvent être adressées aux services des auditeurs près les Cours militaires supérieures de Mbuji-Mayi et de Kananga». Le Gouvernement congolais qui ne croit pas toujours en ces images atroces, attribuées à tort selon lui aux FARDC, a dépêché tout de même une commission de hauts magistrats militaires, afin de vérifier les faits, approfondir les enquêtes autour de cet incident, renchérit L’Avenir.
 
«Massacres du Kasaï : Kinshasa cède à la pression», estime pour sa part Le Potentiel.

Au gouvernement, c’est déjà le rétropédalage. Après avoir renié les faits rapportés dans une vidéo qui fait état sur les réseaux sociaux des massacres en série des populations civiles non armées dans le Kasaï, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, vient d’ordonner une enquête pour faire éclater la vérité.
Kinshasa n’est pas parvenu à résister trop longtemps à la grande pression internationale. N’en déplaise à Lambert Mende, porte-parole du gouvernement qui, quelques jours auparavant, avait minimisé l’incident, allant jusqu’à remettre en cause l’authenticité de cette vidéo, écrit le journal.​