RDC : controverse autour du rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa

Le flou persiste encore à propos du rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa. Annoncé pour le 11 mars, le corps du président de l’UDPS, décédé depuis le 1er février, risque d’être encore gardé à Bruxelles. Pour cause : la famille, le parti et les autorités congolaises ne s’entendent toujours pas sur le lieu d’inhumation et de la date du rapatriement. Dans une déclaration faite à l'AFP, Mgr Gérard Mulumba, frère d'Etienne Tshisekedi, indique que le corps ne sera plus rapatrié à la date prévue.

Selon le conseiller technique du gouverneur de Kinshasa, les travaux d’aménagement du lieu d’inhumation d’Etienne Tshisekedi se poursuivent. Les travaux ont débuté le 28 février dernier au cimetière de la Gombe.

Il indique qu’ils travaillent en fonction du délai de quatorze jours, du fait d’une convention avec la famille du disparu.

Entre temps, le programme officiel n’est toujours pas rendu public.

Dans un communiqué du 28 février, signé par Mgr Gérard Mulumba, frère du défunt et Mme Marthe Kasalu, son épouse, ils annonçaient l’arrivée de la dépouille d’Etienne Tshisekedi pour samedi 11 mars.

A la permanence de l’UDPS, l’on rapporte des débats houleux concernant la date et le lieu de l’enterrement du président de ce parti politique.

Felix Tshisekedi, joint par radio Okapi, ne confirme pas  la date du 11 mars comme celle du rapatriement du corps de son père à Kinshasa. Il n’évoque pas non plus une entente en ce qui concerne l’enterrement d’Etienne Tshisekedi au cimetière de la Gombe.

Un de ses proches a confié à Radio Okapi que des démarches sont en cours en vue de l’obtention d’une autorisation de construire un sépulcre sur un autre lieu tels que voulus par les sympathisants de Tshisekedi.

La famille se rétracte

L’AFP rapporte pour sa part que la famille a annulé le rapatriement du corps de Tshisekedi, contrairement au précédent programme qu’elle avait donné, annonçant l’arrivée de la dépouille à Kinshasa, le 11 mars.

« Nous avons annulé la date du 11 parce que nous ne sommes plus pour le site de la Gombe, quartier huppé du nord de Kinshasa, où devait reposer le corps du défunt », a déclaré à l'AFP Mgr Gérard Mulumba, frère de M. Tshisekedi.

« Nous avons pris cette décision à mon retour de la Belgique car l'ensemble du parti [UDPS] est contre cet endroit » et « nous nous alignons sur le point de vue du parti, nous allons négocier [avec les autorités] pour un autre endroit », a-t-il expliqué.

Rappelons que les militants de l'UDPS ne veulent pas de ce lieu et exigent que leur chef soit enterré au siège de son parti à Limete, l'un des quartiers de Kinshasa, où ils veulent ériger un mausolée.

Interrogé par l'AFP, le ministre provincial de l’Intérieur, Emmanuel Akwety a déclaré que « les autorités de la ville de Kinshasa [n'étaient] pas saisies d'une demande d'arrêt des travaux au cimetière de la Gombe ».

Une réunion est projetée mercredi 8 mars, selon le ministre provincial de l'Intérieur Emmanuel Akwety.

Le décès de M. Tshisekedi, puis les tergiversations autour du retour de sa dépouille ainsi que les marchandages des postes ont bloqué l'application de l'accord de cogestion du pays conclu le 31 décembre sous l'égide de l'épiscopat congolais.

M. Tshisekedi avait quitté la RDC pour des soins médicaux en Belgique après avoir été désigné président du Conseil national de suivi de l'accord (CNSA), l'organe chargé du suivi dudit accord.

Son corps est toujours dans un funérarium de Bruxelles.

Avec l’AFP.

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