Le Phare : « Centre Interdiocésain : l’Arrangement Particulier accouche d’un monstre ! »

Revue de presse kinoise de mardi 28 mars 2017.
 
Les parties prenantes au dialogue organisé sous l’égide de la CENCO n’ont pas signé l’arrangement particulier attendu lundi 27 mars. La presse locale parue mardi 28 mars reconnait l’échec de ces travaux. Si certains journaux gardent encore espoir et appellent à la responsabilité de chaque institution de la RDC pour sauver le pays, d’autres sont plus fatalistes et craignent déjà…le chaos.
 
« Centre Interdiocésain : l’Arrangement Particulier accouche d’un monstre ! », s’exclame Le Phare.

Le journal s’étonne que le consensus ne soit pas trouvé entre les représentants de la Majorité présidentielle (MP) et ceux du Rassemblement. Toutefois, le quotidien reconnait que le fiasco était d’autant prévisible que durant la même journée d’hier lundi, la MP, par les voix d’un panel d’intervenants, a réaffirmé les positions qu’elle avait déjà exprimées en son temps face à la CENCO et au Rassemblement : une liste de trois prétendants à la Primature, un candidat de consensus pour la présidence du Conseil National de Suivi de la Transition (CNSA), une concertation entre le Chef de l’Etat et le futur Premier ministre au sujet des ministères de souveraineté (Intérieur, Défense, Affaires Etrangères et Justice), la primauté de la Constitution sur l’Accord du 31 décembre, etc.
 
Et cerise sur le gâteau, la famille politique du Chef de l’Etat a publiquement récusé Pierre Lumbi comme successeur potentiel d’Etienne Tshisekedi à la présidence du CNSA. C’est cette sortie médiatique de la MP, sur fond de triomphalisme, qui a poussé Delly Sessanga, Martin Fayulu et Claudel Lubaya à annoncer, à travers des tweets, leur désengagement des pourparlers du Centre Interdiocésain, croit savoir le tabloïd.
 
C’était une longue nuit. Celle de tous les espoirs qui a tourné au désespoir. Le miracle de dernière minute n’aura pas lieu au centre interdiocésain, regrette pour sa part, Cas-info.ca. La faute de l’échec est dû à l’intransigeance de deux camps qui se font face. Jusqu’au bout la MP et le Rassemblement ont campé sur leur position, déplore le média en ligne. Après avoir retenu leur souffle pour espérer un accord qui n’est pas arrivé, les Congolais attendent désormais de savoir à quelle sauce ils seront mangés demain par leur classe politique, poursuit Cas-info.ca.
 
Loin de tout fatalisme, 7sur7.cd  note que la CENCO a jeté l’éponge mais qu’elle ne se décourage pas et propose les voies de sortie : elle en appelle à la responsabilité du chef de l’État pour mettre en œuvre l’Accord. Reprenant les propos de Mgr Marcel Utembi, le média rappelle que le blocage de l’arrangement particulier a porté sur deux points. Il s’agit du mode de désignation du Premier ministre et de la désignation du président du Conseil National de Suivi de l’Accord, CNSA.
 
Une lueur d’espoir est permise d’autant plus que d’après les évêques, des avancées majeures ont été obtenues sur les points suivants: gouvernement, mission, format avec 54 membres, profil du premier ministre et des ministres et chronogramme de la mise en œuvre de l’Accord.
 
Que faut-il attendre après l’échec des négociations du centre interdiocésain ?

«Les institutions de la république devront s’assumer», peut-on lire sur le site Actualité.cd qui cite le secrétaire général de la MP, Aubin Minaku. «Il faut toujours espérer. On n’a pas atteint l’objectif, mais l’essentiel est qu’il y a eu quelques points importants qui ont été adoptés. Les institutions de la république doivent s’assumer avec toute la population afin que nous atteignions notre objectif à tous. Et par rapport à cet objectif, il y a eu consensus, à savoir organiser les élections», affirme M. Minaku.
 
L’échec est consommé, tranche Forum des As qui indique en même temps que  Félix Tshisekedi prend acte. Le quotidien annonce que le nouveau président du Rassemblement promet de se prononcer ce mardi 28 mars. Reste à savoir ce que va dire Félix Tshisekedi à ses militants. Le mot que l’on entend de plus en plus dans les milieux de l’opposition est la résistance par l’application de l’article 64 de la Constitution « par des manifestations de rue lancées par le Rassemblement », prédit Forum des As qui se base sur quelques indices : «Le ton a été donné du côté de l’UDPS, le jour où son secrétaire général Jean-Marc Kabund-a-Kabund avait claqué la porte du centre interdiocésain en accusant la MP de d’entretenir ce blocage. Soutenu par tous les organes centraux de l’UDPS ainsi que le « Rassemblement », Kabund avait fixé la toute dernière date limite à hier lundi ».
 
Au regard de l’échec des discussions de la CENCO, La Prospérité ne s’empêche pas de s’interroger : « Va-t-on vers un troisième dialogue » ?

La RDC, avec la même classe politique, aura totalisé en deux mois, deux accords : l’un signé le 18 octobre et l’autre le 31 décembre, rappelle le canard.
Si l’accord du 18 octobre n’avait connu qu’un début d’exécution, avec la nomination de Samy Badibanga, au poste de Premier Ministre, et l’investiture de son gouvernement, le 23 décembre 2016, celui du 31 décembre 2016 aurait été, carrément, étouffé dans l’œuf, se désole le journal.
 
Le pays est obligé d’effectuer un nouveau plongeon dans l’inconnu, un véritable saut dans le vide. Face à cette impasse, l’hypothèse  d’un nouveau dialogue, le troisième du genre, n’est ni à écarter, ni à banaliser. Un dialogue qui tentera de concilier les vues entre les signataires de ces deux accords politiques, conseille La Prospérité.