Christophe Lutundula : «Nous demandons à la Majorité présidentielle de revenir à des bons sentiments pour que nous puissions conclure l’arrangement particulier »

Les présidents de deux chambres du Parlement, Léon Kengo et Aubain Minaku, ont annoncé mercredi 26 avril la signature de l’arrangement particulier de l’accord du 31 décembre par les parties prenantes au dialogue politique national ce jeudi 27 avril à 10 au Palais du peuple.
 
Invité de Radio Okapi ce jeudi, le député national Christophe Lutundula, délégué aux négociations de la CENCO pour le compte du Rassemblement dirigé par Felix Tshisekedi dénonce une démarche en conflit avec le droit car, explique-il, le processus politique ayant abouti à l’accord de la Saint Sylvestre est une matière qui ne relève pas de la compétence du Parlement. Il demande dès lors à la Majorité présidentielle « d’arrêter d’humilier et de décrédibiliser les institutions de la république » dont le parlement.
 
Il s’entretient avec Noella Luzitu.
 
Radio Okapi : les présidents des deux chambres du parlement annoncent la signature de l’arrangement particulier ce jeudi. Votre réaction ?
 
Christophe Lutundula : La première question qu’on se pose est une question de droit. En vertu de quelles prérogatives constitutionnelles le Parlement par l’entremise des présidents de deux chambres, se mêle-t-il d’un processus des négociations politiques extra-institutionnelles entre privés. Le président de la République ne peut pas, en vertu de l’article 79 de la constitution, demander au Parlement d’agir ou de prendre des initiatives sur des matières qui ne relèvent pas des compétences constitutionnelles du parlement. Le président n’est pas le constituant qui attribue des compétences aux institutions de la république.
 
Sur le plan politique, l’accord a été signé sous la médiation de la CENCO, qui a cosigné avec les négociateurs toutes les clauses. C’est le point « 3.4 » qui dispose que les modalités pratiques des principes énoncés à ce chapitre deux seront fixées par un arrangement particulier.
Et l’arrangement particulier n’est pas à dissocier de l’accord. Il y a des signataires de l’accord. Aujourd’hui, la CENCO est où ? Et dans le camp du Rassemblement,  nous étions 13 délégués avec un chef de délégation, Felix Antoine Tshisekedi. C’est vrai que Joseph Olengakoy va signer, Lisanga va signer, probablement Valentin Mubake. Trois sur treize. Et les champions de la représentativité, où sont-ils passés. Je voudrais demander à tous, et en particulier à nos frères d’en face, d’arrêter d’humilier et de décrédibiliser les institutions de la république en particulier ici le président et le Parlement, de cesser d’humilier et de décrédibiliser l’élite congolaise.
 
Radio Okapi : Mais la signature de l’arrangement particulier était pourtant réclamée par votre plateforme politique. Ne devriez-vous pas appuyer cette initiative ?
 
Christophe Lutundula : Si, il faut signer l’arrangement, mais pas dans n’importe quelles conditions.  Pas en violation de la constitution. Il faut signer l’arrangement après avoir résolu cette longue procédure convenue. Je vous rappelle que, conformément au code de bonne conduite des négociations de la CENCO que nous avons adopté à l’unanimité, tout se décide par consensus. Si donc les trois points qui sont restés, qu’eux ont soulevé et que  nous attendions à ce que le chef de l’Etat, autorité morale de la majorité et alliés nous donne la repose définitive, sont conclus. Et que ces trois points s’ajoutent aux nombreux autres points qu’on a réglé sous la médiation de la CENCO, nous signons l’arrangement particulier. Dans ces conditions-là, tout est clair et on avance.   
 
Radio Okapi : Que préconisez-vous pour sortir de la crise ?
 
Christophe Lutundula : Le Rassemblement a été clair dans son communiqué et ensuite dans le message que son président a fait dans adresse le lundi à la nation congolaise. Nous demandons à la majorité présidentielle et alliés d’arrêter de saboter le processus et de revenir à des bons sentiments pour que nous puissions conclure l’arrangement particulier d’autant plus que maintenant la résolution 2348 va dans ce sens-là et a donné mandat au secrétaire général des Nations Unies d’user de ses bons offices pour aider à ce qu’on conclut. Et nous avons lancé le lundi un appel aux africains, en particulier au président de l’Union africaine, de la CIRGL, de la SADC pour qu’ils s’impliquent activement à la recherche de la solution afin que la crise soit dénouée parce que cette crise est devenue un défi, une épreuve de maturité pour l’ensemble des africains.
 
Nous avons dit ensuite que nous sommes prêts à rencontrer le président de la république pour trouver ensemble des solutions idoines aux questions qui sont restées.