JED et Amnesty dénoncent un «inquiétant recul» de la liberté de la presse en RDC

A l’occasion de la célébration mercredi 3 mai de la journée internationale de la presse, Journaliste en danger (JED) et Amnesty international ont dénoncé un «inquiétant recul» de la liberté de la presse ces deux dernières années en RDC.

Dans un communiqué publié mardi à Kinshasa, JED dit avoir répertorié, fin 2016, « 87 cas d’attaques directes et diverses contre la presse. Au moins 69 autres cas d’atteintes à la liberté de la presse ont été enregistrés depuis le début de l’année 2017, contre 41 cas enregistrés à la même période, le 3 mai 2016».

Depuis le début de cette année, selon la même source, les différentes atteintes à la liberté de la presse se répartissent de la manière suivante:

  • 21 journalistes interpellés ou arrêtés
  • 20 cas de journalistes menacés ou agressés
  • Au moins 26 cas de censure ou de fermeture des médias ;
  • Un journaliste  tué à Mbuji-Mayi dans des circonstances qui n’ont pas encore été élucidées

Dans cet extrait sonore, le secrétaire général de Journaliste en danger, Tshivis Tshivuadi, fait remarquer que depuis son accession au pouvoir en janvier 2001, Joseph Kabila, «à travers ses gouvernements successifs, n’a jamais posé aucun geste, ni politique, ni législatif, ni juridique en faveur des journalistes» et de la liberté de la presse:

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Dans le même registre, Amnesty international note que les professionnels des médias en RDC sont régulièrement arrêtés arbitrairement, tabassés, humiliés, leur matériel saisi.

Selon l’ONG, entre 2015 et 2016, les autorités congolaises ont multiplié la fermeture des médias et mis en place des mesures administratives restrictives pour la presse, dont la Radio-Télévision Jua de l’opposant Jean-Claude Muyambo et Radiotélévision Nyota et Télévision Mapendo appartenant à l’ancien gouverneur Moïse Katumbi.

Evie Francq, chercheuse sur la RDC à Amnesty International, recommande d’ailleurs au gouvernement congolais de rouvrir les médias qui restent arbitrairement fermés:

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«Entre 2015 et 2017, Internet a été coupé et filtré dans le pays à au moins deux reprises, et le signal de deux des radios les plus écoutées brouillé ou interrompu», a rappelé Evie Francq.

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