Jean-Marc Kabund qualifie de «non évènement» la publication du gouvernement Tshibala

La publication du gouvernement Tshibala est un «non évènement», estime le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Marc Kabund.

« Le nommant et les nommés ne bénéficient d’aucun crédit tant au niveau national qu’international. Surtout que cette nomination se situe purement dans un cadre  qui est en dehors de l’accord global et inclusif du 31 décembre, nous estimons que c’est encore une vaste blague», a-t-il déclaré jeudi à Radio Okapi.

D’après lui, la mise en place de l’équipe Tshibala ne prouve en rien la volonté du pouvoir en place d’organiser les élections en RDC.

«Joseph Kabila n’a aucune intention d’organiser les élections dans ce pays. La preuve est qu’il contourne l’accord pour prendre Tshibala dans un arrangement entre eux deux, enfin de tuyauter le processus électoral», ajoute M. Kabund.

Radio Okapi : Le gouvernement Tshibala enfin publié, réaction ?

Jean-Marc Kabund : C’est vraiment un non évènement pour nous, dans la mesure où le nommant et les nommés ne bénéficient d’aucun crédit tant au niveau national qu’international. Surtout que cette nomination se situe purement dans un cadre  qui est en dehors de l’accord global et inclusif du 31 décembre, nous estimons que c’est encore une vaste blague. Pour nous, c’est un non évènement.

Radio Okapi : Pour un pays qui avait un gouvernement intérimaire et qui vient d’en avoir. Cela n’est pas une avancée ?

Jean-Marc Kabund : Non ! C’est plutôt un recul dans la mesure où ce gouvernement dès sa sortie ne bénéficie d’aucun soutien de la population.

Radio Okapi: Comment vous évaluez ce soutien de la population ?

Jean-Marc Kabund : Vous connaissez comment le peuple congolais réagit lorsqu’il s’agit de ses intérêts. Vous avez vu lorsque nous avons signé l’accord global et inclusif, la liesse qu’il y a eu dans la ville de Kinshasa et partout dans la République. Cette liesse devait suivre la nomination du gouvernement comme résultat politique.

Radio Okapi: Mais, allez-vous continuer à dénoncer pendant qu’un gouvernement est mis en place, le temps va passer et il va peut-être nous amener vers les élections en décembre 2017 ?

Jean-Marc Kabund : D’abord nous voulons que notre peuple soit bien informé. Joseph Kabila n’a aucune intention d’organiser les élections dans ce pays. La preuve est qu’il contourne l’accord pour prendre Tshibala dans un arrangement entre eux deux, enfin de tuyauter le processus électoral. Et deuxièmement, vous savez que l’UDPS s’est battue dans ce pays pour l’instauration d’un Etat de droit et l’alternance démocratique. Donc, nous n’allons pas nous limiter à des simples dénonciations. J’ai lancé l’opération face-à-face avec Joseph Kabila, parce que j’estime que le vrai problème dans ce pays, ce n’est pas toute cette bande de la Majorité présidentielle qui crie à longueur des journées sur des chaines de télévisions et des radios. Mais le vrai problème c’est Joseph Kabila qui ne veut pas quitter le pouvoir.

Radio Okapi: Vous dites que ce gouvernement est un non évènement pour vous. Mais on constate quand même que dans le groupe, il y a une bonne portion de vos camarades du Rassemblement. Est-ce que cela n’aurait pas constitué pour vous un motif de satisfaction quelconque ?

Jean-Marc Kabund : C’est un motif de satisfaction pour nous, parce que tous les traitres ont été dénichés avec ce débauchage. Nous estimons que le pouvoir nous a aidé à assainir l’opposition.

Radio Okapi : Donc vous êtes en colère contre ce débauchage dans votre camp ?

Jean-Marc Kabund : Je ne peux pas me mettre en colère pour ça, parce que je sais que la politique avant toute chose doit être une conviction et une vocation. Et tout le monde n’entre pas en politique avec la même vision. Il y a ceux qui entrent là-bas pour juste se satisfaire et s’enrichir et malheureusement sur le dos du peuple.

Radio Okapi : Quelle serait alors la solution pour revenir à la normalité ?

Jean-Marc Kabund : la solution pour revenir à la normalité, c’est d’abord la prise de conscience du peuple congolais. Et en deuxième lieu, j’appelle le camp de M. Kabila à comprendre que seule la mise en œuvre de l’accord global et inclusif va nous amener à un compromis ou à des élections apaisées.

Propos recueillis par Donat Madimba.

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