Evasion à Makala : les détenus restés témoignent

 Les détenus de la prison centrale de Makala à Kinshasa qui ne se sont pas évadés ont livré à Radio Okapi le témoignage de ce qui s’est passé.  Ils rapportent qu’un groupe des personnes a cassé les portes avant de demander aux détenus de sortir et de rentrer chez eux.
 
Certains détenus se sont évadés alors que d’autres ont décidé de rester. Au pavillon 9, réservé aux femmes, certaines d’entre elles ont résolu de ne pas s’évader par peur d’être atteintes par des balles perdues. D’autres ont eu peur de voir leurs peines alourdies.
 
«La prison n’est pas un bon endroit. Nous craignons la justice et l’autorité de l’état. Nous avons été condamnées et nous attendons la libération pour sortir normalement. Nous avons vu les autres sortir. S’évader est un risque pour nous les responsables, parce que vous pouvez être atteints par une balle perdue. Je ne pouvais pas le faire. Je suis restée», témoigne une détenue.
 
Sur les deux cent quarante-cinq pensionnaires du Pavillon 9, seules quatre femmes avaient résolu de rester en prison. Quatre autres ont été ramenées par la police. Les évadées ont apporté mousses, assiettes et autres objets  de cuisine. L’une des personnes ramenées par la Police a fait ce témoignage :
 
«Moi j’ai été arrêtée en cours de route par les forces de l’ordre. J’étais déjà partie. Nous sommes sorties de la prison à 5h30 et nous avons été interceptées vers 6h00. Nous sommes toujours enfermées dans nos dortoirs. Nous avons entendu des gens qui forçaient la porte et nous ont demandé de sortir. Ceux qui sont venus démolir la porte avaient des bandeaux rouges. L’un d’eux nous a dit qu’ils sont venus nous libérer  et qu’ils sont des adeptes de Ne Muanda Nsemi».
 
Ces détenus renseignent qu’ils n’ont rien mangé depuis ces incidents, parce que certains pensionnaires de cette maison carcérale ont pillé le dépôt où était gardée la provision de la prison.
 
«Nous ne sommes pas inquiétées, sauf que nous n’avons rien mangé. On a pillé toute la réserve dans le dépôt. Nous souffrons. Les gens se sont évadés parce que nous souffrons beaucoup», a affirmé l’une d’entre elles.

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