Le Phare : « Enquêtes croisées sur l’assassinat des experts onusiens au Kasaï : Kinshasa dit non à l’ONU »

La réaction du gouvernement congolais à la décision de l’ONU de mener ses propres investigations autour du meurtre de ses deux experts au Kasaï-central est l’un des sujets commentés par les journaux parus vendredi 26 mai à Kinshasa.
 
Le chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu a au cours d’un point de presse organisé jeudi 25 mai à Kinshasa fait savoir que « c’est à la justice militaire congolaise de fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur ce qui s’est réellement passé au Kasaï-Central au moment de l’élimination physique de Zaida Catalan et Michael Sharp, les deux experts de l’ONU », rapporte Le Phare.
 
Le journal s’interroge cependant sur l’opportunité d’une telle ligne de défense de Kinshasa face aux pressions de la communauté internationale qui appelle à une enquête internationale indépendante.
 
En effet, renseigne le quotidien, les pays d’origine des deux victimes, les Etats-Unis et la Suède, tiennent à mener sur le terrain leurs propres enquêtes en vue d’élucider le mystère de la disparition tragique de leurs concitoyens. Et  le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a examiné l’affaire en urgence, poursuit le journal,  a non seulement rejeté les conclusions de la justice congolaise, mais aussi décidé de mener ses propres investigations.
 
Au regard des données disponibles dans plusieurs instances onusiennes et étatiques, la prudence devrait commander aux autorités congolaises de jouer la carte de la coopération plutôt que celle de l’épreuve de force, conseille le tabloïd.
 
Une coopération qui semble se dessiner dans la mesure où Politico.cd rapporte que les Nations-Unies annoncent déjà l’arrivée dans quelques jours à Kinshasa d’une équipe de six personnes.
 
Cette équipe, précise le site d’information en ligne, aura la responsabilité de mener une « enquête administrative », consistant  à vérifier si les protocoles de sécurité de l’ONU ont été respectés par les experts assassinés mais aussi si des erreurs ont été commises en interne dans la gestion de ce drame.
 
En outre, souligne le confrère, l’ONU assure qu’elle va faire plus dans le cadre de cette « enquête administrative » en cherchant à identifier les responsables de l’assassinat de ses experts au Kasaï-central.
 
Au sujet de l’insécurité qui sévit justement dans la province du Kasaï-central, le député national Delly Sessanga dénonce « la banalisation de ce drame par le Gouvernement », rapporte La Prospérité en manchette.
 
Au cours d’un point de presse organisé pour l’occasion jeudi 25 mai,  l’opposant a appelé à « une prise de conscience nationale de la tragédie qui se passe au Kasaï »  et à « la conscience universelle de se rendre compte de la gravité de cette situation », alertant que déjà  plus de 3298 cas de décès ont été  enregistrés depuis janvier 2017 suite à l’insécurité produite par le phénomène Kamuina Nsapu dans la région.
 
Commentant cette sortie médiatique du président de l’Envol et membre du Rassemblement/Limete, le journal fait remarquer que « l’opposant a parlé avec son cœur ».
 
Dans un tout autre registre, L’Avenir rapporte que le deuxième conseil des ministres du gouvernement Tshibala va se tenir ce vendredi 26 mai. Et lors de ce conseil des ministres, le Gouvernement va adopter un projet de loi de finances pour l’exercice 2017 qu’il déposera au bureau de l’Assemblée nationale », croit savoir le quotidien.
 
Pour s’en convaincre, le journal parle d’une réunion qui s’est tenue jeudi 25 mai entre le bureau du Sénat et les ministres d’Etat en charge des relations avec le Parlement et celui des Finances.  Les deux membres du gouvernement sont revenus sur l’urgence du dépôt du projet de loi des Finances afin de rompre avec la pratique de gestion des finances publiques par crédits provisoires.
 
Pourtant, compte tenu du temps qui reste, l’examen et le vote dudit budget 2017 ne peuvent pas être possibles pendant la session en cours, soutient  pour sa part Forum des As.
 
Le journal note en effet que seuls 20 jours restent avant la clôture de la session parlementaire en cours. « Et c’est trop court comme temps pour faire examiner le projet de loi des finances par les deux chambres du Parlement », estime le quotidien, prédisant que le projet de loi des finances 2017 ne pourrait être examiné que pendant la prochaine session ordinaire de septembre.