RDC: l’UE sanctionne 9 personnalités pour violation des droits de l’homme

Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne a pris des sanctions contre neuf personnalités congolaises.

Il a livré cette information dans un communiqué dont une copie est parvenue, lundi 12 mai, à Radio Okapi.

Les personnes visées par ces sanctions sont: l'ancien et l'actuel ministres de l'Intérieur (Evariste Boshab Mabudj et Emmanuel Ramazani), le gouverneur du Kasaï-Central (Alex Kande), l'ancien gouverneur du Haut-Katanga (Jean-Claude Kazembe), deux haut gradés militaires (Eric Ruhorimbere et Muhindo Akili Mundos) un chef de milice (Gédéon Kyungu) et le directeur de l'Agence nationale du renseignement (Kalev Mutond).

Le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende est également listé en tant que responsable de la politique répressive menée envers les médias en RDC.

Crise dans les Kasaï

Les diplomates des pays de l’Union européenne ont manifesté leur inquiétude face à la crise aux Kasaï qui, selon eux, a atteint une ampleur exceptionnelle sur le plan sécuritaire, humanitaire et des droits de l'homme.

Tout en condamnant fermement tout acte de violence quelle qu'en soit l'origine, l'UE s'inquiète des rapports faisant état de l'usage disproportionné de la force par les services de l'Etat, et en particulier les forces de sécurité, dans la gestion de cette crise.

Ils ont, à cet effet, exhorté les autorités congolaises à agir dans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales et à initier sans retard des enquêtes sérieuses et transparentes, qui puissent identifier les responsables des actes de violence et des massacres.

L’U a également souligné la nécessité que la MONUSCO puisse pleinement exercer son mandat et que l'accès des acteurs humanitaires aux régions touchées par la crise soit garanti et reste préoccupée par les restrictions persistantes sur l'espace démocratique et les droits fondamentaux, notamment les restrictions sur les médias et l'interdiction des manifestations.

Absence de consensus

Sur le plan politique, l'UE exprime son inquiétude quant au manque de consensus pour conduire la transition. Elle rappelle la nécessité, pour une sortie de crise durable, que la transition aboutisse dans les meilleurs délais à la tenue d'élections transparentes et démocratiques, conformément à l'accord du 31 décembre 2016.

«La mise en place de bonne foi des institutions de transition réellement inclusives et la mise en œuvre rapide des mesures de décrispation sont particulièrement nécessaires, car fondamentales pour un environnement électoral ouvert et apaisé. Un espace d'expression et de débat sans entrave est indispensable pour permettre aux citoyens de se prononcer librement en vue des élections», rappelle l’UE.

Pour ces diplomates européens, le processus électoral reste l'enjeu principal des prochains mois à commencer par la définition d'un calendrier électoral et d'un budget consensuels conformément à l'accord de la Saint-Sylvestre.

En décembre dernier, l’UE avait pris des mesures restrictives en matière de déplacements et un gel des avoirs à l'égard de Gabriel Amisi, Ilunga Kampete, Ferdinand Ilunga, Celestin Kanyama, John Numbi, Roger Kibelisa et Delphin Kaimbi.
 

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