RDC : RSF demande la réouverture du procès sur l'assassinat de Serge Maheshe, 10 ans après

Reporters sans frontières (RSF) a demandé lundi 12 juin la réouverture du procès sur l'assassinat du journaliste Serge Maheshe, ancien secrétaire de rédaction de Radio Okapi à Bukavu; il avait été tué par balles le 13 juin 2007 à Bukavu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Pour cette ONG, « Dix ans après l'assassinat de Serge Maheshe (...), les véritables coupables et commanditaires du meurtre n’ont toujours pas été arrêtés ».
 
« Nous appelons à une réouverture du procès pour que la lumière soit faite sur les véritables circonstances du meurtre de Serge Maheshe », selon un communiqué de cette ONG.
 
Le tribunal militaire de cette ville avait condamné à mort en mai 2008 trois civils, dont les deux tueurs présumés, au terme d'un procès controversé. L'ONU et plusieurs ONG avaient estimé qu'il n'avait pas permis de faire la lumière sur ce crime.
 
« Des informations recueillies par Reporters sans frontières confirment l’inaction des autorités et même l’implication de la hiérarchie militaire congolaise », affirme RSF.
 
Ces « dix ans d'impunité délibérée (ne sont) pas sans conséquence sur la sécurité des journalistes », ajoute-t-elle, rappelant que « quelques mois à peine après le verdict en appel du procès Maheshe, un autre journaliste de Radio Okapi, Didace Namujimbo, a été assassiné ».
 
Dans cette dernière affaire, « le procès a mis plus d’un an à se tenir et lorsque les coupables présumés ont enfin été arrêtés, ils se sont +évadés+ dans les jours qui ont suivi leur incarcération », déplore RSF.

« Bien qu’ils se soient déroulés en présence d’observateurs internationaux, les procès Maheshe et Namujimbo révèlent l’arbitraire de la justice congolaise et font craindre le pire pour les enquêtes qui concernent des attaques contre des journalistes qui ne bénéficient d’aucun soutien », estime l'organisation.
 
Selon elle, « la situation n’a cessé de se dégrader ces dix dernières années en RDC ».

RSF affirme avoir recensé « plus de 10 cas de journalistes assassinés » dans ce pays qu'elle a placé à la 154ème place sur 180 dans l’édition 2017 de son Classement de la liberté de la presse.

Avec l'AFP.

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