Violences aux Kasaï: l’Assemblée nationale autorise l'enquête contre Clément Kanku

Le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, a annoncé lundi 26 juin que l’Assemblée nationale a autorisé l’ouverture d’une enquête contre le député Clément Kanku mis en cause par un enregistrement audio dans les violences qui ensanglantent les provinces du Kasaï.

En mai dernier, le procureur avait écrit au président de l’Assemblée nationale «pour [lui] permettre de conduire ces indispensables enquêtes dans cette sinistre affaire».

«L’Assemblée nationale vient d’accéder à notre demande», a déclaré ce lundi M. Kabange Numbi.

Le procureur a expliqué que «la nature des faits et la gravité des indices entourant le député national Clément Kanku justifient l’exercice de l’action publique».

«Le Parquet général de la République s’active à rechercher les éventuels tireurs de ficelles dans cette grave et sinistre affaire. Il s’agit d’une démarche en vue d’identifier avec précision les donneurs d’ordre, les commanditaires afin qu’ils subissent la rigueur de la loi», a-t-il fait savoir.

En mai dernier, le journal New York Times qui s’appuie sur un enregistrement trouvé dans l’ordinateur de la Suédoise Zaina Catalan, l’un des deux experts de l’ONU assassiné dans le Kasaï, a révélé que le député Clément Kanku serait impliqué dans les violences liées à la milice Kamuina Nsapu aux Kasaï.

Depuis la mort du chef traditionnel Kamuina Nsapu dans une opération armée en août 2016, des violences secouent les provinces du Kasaï. Des miliciens et les forces de l’ordre sont accusés de graves violations des droits de l’homme.

Selon l’Eglise catholique plus de 3 000 personnes ont été tuées dans la région. L’ONU a recensé une quarantaine de fosses communes. Le conflit a fait plus d’un million de déplacés.

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