Le Potentiel: «Décréter un état d’urgence : un non-sens»

Revue de presse du lundi 17 juillet 2017

Le Potentiel commente ce lundi la déclaration de la Ligue des jeunes du PPRD, le parti présidentiel, qui «appelle les dirigeants au pouvoir à activer l’article 144 de la constitution en décrétant un état d’urgence».

Par cette voie, la PPRD pense donner à l’Etat l’occasion de reprendre le contrôle de la situation, écrit le journal qui énumère les «poches d’insécurité» dans le pays: partie Est du pays, province du Kasaï, Kinshasa.

Mais pour le quotidien, la déclaration des jeunes du parti présidentiel est plus un ballon lancé pour tester l’opinion qu’une alerte sur la situation du pays.

Le Potentiel estime que dans le contexte politique actuel, «un état d’urgence serait lourd de conséquences».

«Décréter un état d’urgence, c’est autrement administrer un coup d’arrêt à la démocratie en donnant au pouvoir des moyens extraconstitutionnels […] Décréter un état d’urgence, c’est aussi compromettre les chances d’aller aux élections», analyse le quotidien.

Que disent les jeunes du PPRD ?

ACTUALITE.CD reprend les grandes lignes de la déclaration des jeunes du parti présidentiel.

Ils encouragent Joseph Kabila à prendre des mesures pour lutter contre des actes «terroristes» dans les Kasaï et à Kinshasa, relève le site Internet d’informations. «La Ligue des jeunes du PPRD encourage les institutions de la République à prendre davantage des mesures de sécurité qui s’imposent, même s’il faille appliquer les dispositions de l’article 144 de la constitution, relatives à l’état d’urgence, car la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix», lit-on notamment dans le communiqué dont le site livre la teneur.

Le Phare revient sur les dernières attaques enregistrées dans la ville de Kinshasa et s’interroge sur le travail des forces de sécurité. Le journal note que les habitants de la capitale congolaise sont «terriblement troublés» par l’enchaînement des attaques de la prison de Makala, du parquet de Matete, du commissariat du district de la police du Mont-Amba, de l’amigo de la police de Kalamu et du bureau de l’administratrice et du sous-commissariat de police du marché central et de plusieurs postes de police du centre de la ville.

Le quotidien estime que ce qui «intrigue et indigne», «c’est la facilité avec laquelle des assaillants, dont le nombre ne dépasse pas la dizaine et dont l’armement se limite à un ou deux fusils d’assaut et quelques machettes frappent de grands coups». «Et si les gens se mettaient à croire à un théâtre planifié par une officine du pouvoir, va-t-on les accuser d’antipatriotisme ?», s’interroge le journal.

Report des élections

DEPECHE.CD relaie les propos du coordonnateur du Panel d’experts de la société civile qui salue l’alerte du président de la commission électorale, Corneille Nangaa, sur l’impossibilité de la tenue des élections cette année en RDC. «La CENI rencontre plusieurs difficultés d’ordre technique. C’est pourquoi nous demandons l’implication de tout le monde pour que nous ayons des élections crédibles et apaisées », a déclaré le responsable de la société civile cité par le site Internet.

Pour sa part, CAS-INFO.CA se penche sur la stratégie de l’UDPS alors que la commission électorale a annoncé qu’il n’y aurait pas élection cette année. Le secrétaire général du parti, en visite aux Etats-Unis, a appelé à la mobilisation. «L’heure de la mobilisation et de l’action a sonné. Pourquoi se contenter des sanctions occidentales alors que Joseph Kabila le premier concerné lui-même n’est pas touché», a déclaré Jean-Marc Kabund cité par le site Internet d’infos.

«Le faux malade»

Forum des As publie une nouvelle tribune de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Un texte au titre  provocateur : «La RDC : le faux malade». L’inflation et l’érosion monétaire, ce double mal qui repend la misère et fait la guerre à un peuple déjà déshérité, est une création du gouvernement, juge l’ancien Premier ministre.

Adolphe Muzito se justifie: le gouvernement aurait pu prévenir ces deux problèmes «avec un peu plus de volonté politique et de rigueur dans la gouvernance».

«Le gouvernement a ainsi tort, aujourd’hui, de se déclarer en difficulté de trésorerie et de solliciter un concours financier auprès des Institutions de Bretton Woods, en situation de crise politique et d’illégitimité, invoquant pour cause le choc exogène», note encore l’ancien Premier ministre.