Echauffourées à l’UNIKIN : la police annonce l’interpellation du cerveau moteur des attaques à Kinshasa

Une manifestation des étudiants de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a dégénéré vendredi 21 juillet dans la mi-journée en échauffourées entre policiers et manifestants sur le site universitaire.

D’après des témoins, les étudiants de la faculté des sciences manifestaient contre ce qu’ils ont qualifié d’enlèvement la veille de deux de leurs camarades lorsque des policiers dépêchés sur place pour rétablir l’ordre ont fait usage d’armes à feu.

«On a vu quelques jeeps de la police venir ici avec des militaires bien armés. Ils ont tiré sur les étudiants qui étaient en train de manifester», raconte un étudiant témoin des violences ce vendredi sur le site de la plus grande université du pays.

D’après lui, les accrochages entre policiers et étudiants ont fait deux morts et plusieurs blessés. En colère, les étudiants, ont cassé le bâtiment administratif de l’UNIKIN. Une vive tension régnait encore en milieu d’après-midi à l’UNIKIN.

Vous pouvez suivre son témoignage dans cet extrait sonore.

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« Pas de morts », dément Steve Mbikayi

Steve Mbikayi, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) a rapidement démenti les allégations des morts d’homme lors de ces échauffourées.

D’après lui, les forces de l’ordre qui au départ n’avaient pas été autorisées à intervenir sur le site universitaire, ont dû intervenir pour y rétablir l’ordre après que les autorités ont été informées des cas des « troubles à l’ordre public commis par les étudiants dans et aux abords du campus ».

Il a affirmé par ailleurs que les étudiants interpellés jeudi dans la soirée ont été libérés.

Vous pouvez suivre le ministre de l’ESU dans cet extrait sonore.

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La situation à l’UNIKIN était tendue depuis jeudi dans la nuit lorsque des coups de feu ont été entendus. A en croire le ministre Mbikayi cependant, cet accroc était consécutif à une opération de la police qui recherchait un fugitif qui se cachait  au campus universitaire.

Les deux étudiants arrêtés s’étaient opposés à cette opération.

Ben Tshimanga, « pièce maitresse des attaques de Kinshasa »

Dans un communiqué publié ce vendredi, la police affirme avoir mené l’opération dans « les environs de l’université de Kinshasa » pour démanteler le groupe derrière les attaques ciblées opérées depuis la mi-mai à Kinshasa et non pour s’en prendre aux étudiants.

D’après le même document, l’opération de la police a permis de mettre la main sur Ben Tshimanga wa Tshimanga qu’elle présente comme « la pièce maitresse » de cinq attaques survenues dans la capitale congolaise.

La première et la plus spectaculaire de cette série d’attaques a visé le 17 mai la prison centrale de Kinshasa. Plus de quatre mille détenus ont pu s’évader à cette occasion.

Trois autres attaques ont par la suite été menées contre des commissariats de police. La dernière attaque armée s’est produite vendredi dernier au marché central de Kinshasa. Au cours de celle-ci, l’administratrice du marché et son garde du corps ont été tués, selon le bilan officiel.

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