Delphin Mbaenda, chef des miliciens Maï-Maï Kifuafua fait régner la terreur à Waloa-Luanda, un des 15 groupements qui constituent le territoire de Walikale (Nord-kivu). Il pousse des centaines de personnes à l’exil, dénoncent ceux qui sont parvenus à s’échapper de ce groupement.
Le chef des Maï-Maï kifuafua impose des taxes de toute nature et fait fouetter ceux qui sont dans l’impossibilité de les payer.
Un rescapé de cette barbarie, qui est arrivé à Walikale-centre après 4 jours de marche, récrimine contre le gouvernement. Car, affirme-t-il, c’est depuis 1994, que Kifuafua règne en maître dans le Waloa-Luanda.
« Delphin Mbaenda n’a aucune considération pour les chefs coutumiers, aucune considération pour personne. Il est tout là-bas. Lui-même la Police; il est aussi le parquet. Tous les litiges se règlent en termes de plusieurs chèvres. Soit 200 à 300 000 francs congolais, selon la tête de la victime. Faute de payer, c’est 200 à 300 fouets », dénonce le témoin.
Sur le plan social, poursuit-il, « les jeunes n’étudient plus. Ils craignent d’être enrôlés de force, ou de payer 2 chèvres s’ils ne veulent pas aller dans sa milice ».
« D’autres sont traqués chaque jour comme du gibier. Leur faute : avoir refusé de s’enrôler dans les Kifuafua. Ceux du village Malembe particulièrement (une quarantaine des kms de Walikale-centre) en payent les frais, depuis qu’ils le lui ont signifié clairement. Delphin Mbaenda a instauré un impôt auquel personne ne peut se soustraire. 10 000 francs congolais par ménage, au motif d’acheter des armes pour nous protéger. Où est l’armée? Où est la police? Où est le gouvernement congolais? Est-ce que nous sommes encore des Congolais », s’interroge-t-il.
Le chef du Secteur des Wanyanga, Albert Kiroba Murengezi, affirme que Delphin Mbaenda s’entête à cause des ressources qu’il récolte auprès de la population. Ses jours sont toutefois comptés, assure-t-il, faisant allusion à l’intervention de l’armée.