Forum des As : «Hier, Kinshasa a refusé de mourir»

Les journaux parus jeudi 16 novembre 2017 à Kinshasa dressent le bilan des manifestations organisées mercredi par les mouvements citoyens appuyés par l’opposition pour réclamer notamment le départ du président joseph Kabila le 31 décembre 2017.
 
La journée a été quasi normale, estime Forum des As. Pour s’en convaincre, le quotidien rapporte que, hormis les bleus blancs qui étaient rares dans les rues de la capitale, la plupart des Kinois ont vaqué mercredi à leurs occupations. De l’avis du journal donc, si l’objectif de l’opposition avait été de paralyser la ville, ça n’a pas été le cas mercredi.
 
Même son de cloche du côté de la Majorité présidentielle (MP) pour qui, « le peuple congolais, dans son ensemble, a rejeté le mot d’ordre de ville morte de l’opposition et l’appel à des manifestations des mouvements en mal d’inspiration ». C’est ce qu’a déclaré le porte-parole de cette plateforme politique André-Alain Atundu dans un communiqué rendu public mercredi dans la soirée, rapporte L’Avenir.
 
Dans cette communication, poursuit le quotidien, M. Atundu a salué la maturité du peuple congolais qui, a-t-il souligné,  a superbement ignoré le mot d’ordre de ville morte. Quant à la rareté des bleus blancs constatée dans la plupart des écoles de la capitale, le confrère croit savoir que certains parents, par précaution, n’ont pas autorisé que leurs enfants sortent de peur que la situation ne dégénère, au regard de la publicité qui a été faite autour de cette journée.
 
Une analyse de la situation que ne partage pas Le Phare. Pour le quotidien, «les Kinois sont restés bel et bien dans leurs quartiers », lit-on dans sa manchette. A l’appel des mouvements citoyens et de l’opposition, on a assisté à Kinshasa, au phénomène de la Fonction Publique « morte », des écoles « mortes», des universités « mortes », des instituts supérieurs « morts », du Marché central « mort », des magasins « morts », des bureaux de change « morts » et des entreprises publiques « mortes », rapporte le tabloïd.
 
Le journal, qui parle d’une manifestation de l’opposition réussie, en veut pour preuve l’absence d’embouteillages au niveau des «points chauds » des artères principales de la capitale congolaise dont  les boulevards Lumumba, Sendwe et 30 juin, les avenues Poids Lourds, By Pass, Université, Victoire, Huileries, 24 novembre, colonel Mondjiba et Kasa-Vubu. A en croire le quotidien, la fluidité de la circulation routière était tel que des parcours généralement couverts en deux ou trois heures l’étaient en quelques minutes.
 
De l’avis de Joseph Olenghankoy pourtant, la ville de Kinshasa a été mercredi « bien vivante que morte ».  Dans un tweet, le président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) s’est moqué de la journée ville morte décrétée mercredi par l’opposition,  estimant que c’est un « échec » et la preuve que le peuple congolais est exaspéré contre une opposition aristocratique autiste», rapporte le site web d’infos kinshasatimes.cd.
 
De son côté, le MLC refuse de se verser dans la polémique sur la réussite ou pas de l’opération journée ville-morte initiée par les mouvements citoyens avec l’appui de l’Opposition. D’après Le Potentiel, la secrétaire générale du parti de Jean-Pierre Bemba, Eve Bazaiba, pense que c’est « irresponsable » de polémiquer sur cette question alors que le pays est instable parce que «quelqu’un qui a prêté serment devant Dieu et la nation pour respecter cette constitution préfère lancer un défi au peuple en ignorant son engagement».
 
Elle estime qu’on ne peut pas défier éternellement la population et en veut pour preuve «  les évènements qui se sont déroulés durant la nuit de mardi à mercredi 15 novembre au Zimbabwe », rapporte le confrère.
 
Pour sa part, la police nationale congolaise a indiqué avoir répertorié près de 25 cas d’arrestations à la suite des manifestations organisées par les mouvements citoyens et l’opposition, rapporte La Prospérité.