Le Potentiel : «Le ciel s’assombrit davantage entre Kinshasa et Bruxelles»

La décision du gouvernement congolais de réduire la fréquence des vols de Brussels Airlines en RDC est l’un des sujets qui alimentent les commentaires des journaux parus  mardi 6 février à Kinshasa.
 
Kinshasa continue de bomber le torse face à la Belgique, constate Le Potentiel qui rapporte que le gouvernement congolais vient de frapper encore la Belgique en ordonnant la réduction des vols de la compagnie SN Brussels Airlines à destination de la RDC de 7 à 4 navettes.
 
Le quotidien parle d’une une escalade diplomatique entre les deux Etats, en faisant remarquer que Kinshasa a fermé dans la foulée son consulat d’Anvers en Belgique et demande à Bruxelles de procéder aussi à la fermeture de leurs consulats à Lubumbashi et à Goma.
 
Les autorités congolaises ont pris cette mesure en guise de réciprocité à la décision des autorités belges de recadrer leur coopération bilatérale avec la RDC en orientant désormais leurs fonds de développement vers des ONG en lieu et place des institutions publiques congolaises, explique le journal.
 
« Une décision regrettable surtout pour nos passagers », a réagi de son côté Kim Daenen, porte-parole de Brussels Airlines, rapporte pour sa part L’Avenir. D’après lui, poursuit le confrère, la compagnie travaille sur un nouveau schéma de vol qui devra être approuvé par les autorités congolaises.
 
Le journal fait savoir que la compagnie reliait chaque jour Bruxelles et Kinshasa. Mais à la suite de cette décision, rien n’est encore précisé pour le départ de ce mardi, relève le tabloïd.  
 
Pour Le Phare, Kinshasa s’est trompé de cible dans sa bataille contre Bruxelles en s’attaquant à Brussels Airlines.

En fait, Kinshasa vient de frapper plutôt l’Allemagne, révèle le quotidien, précisant que c’est la compagnie aérienne allemande Lufthansa qui est depuis 2016 propriétaire à 100 % de SN Brussels.
 
Le journal note que la RDC vient d’ouvrir ainsi un nouveau front contre une autre puissance économique européenne et dit craindre ce que sera la riposte, rappelant que la RDC demeure un Etat « fragile », dont les projets de développement sont tributaires des fonds des institutions de Breton Woods et dont les principaux décideurs siègent au sein de l’Union Européenne.
 
Forum des As appelle les deux pays en «conflit désormais ouvert» à mettre fin à cette escalade, estimant qu’elle est préjudiciable aux deux Etats. Comme remède à cette crispation, le journal invite le gouvernement belge à changer d’attitude vis-à-vis de la RDC, notamment en optant pour la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat congolais.
 
Dans un autre registre, La Prospérité rapporte que les membres du CASA se disent « consternés » d’apprendre que « les professeurs Isidore Ndaywel, Thierry Nlandu Mayambu et Justin Okana, et d’autres membres du Comité Laïc de Coordination (CLC), sont persécutés pour avoir manifesté et réclamé l’organisation des élections en RDC ».
 
CASA est une organisation scientifique qui regroupe des chercheurs dans les universités des Etats-Unis, du Canada, de la France, de la Belgique, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de la RDC et du Cameroun et qui étudient les sociétés et cultures des pays de l’Afrique Centrale, précise le confrère. Cette organisation scientifique lance un appel  au gouvernement pour qu’il garantisse le droit à manifester et le droit à la libre expression, garanti par la constitution, lit-on dans les colonnes du quotidien.
 
En rapport justement avec les actions initiées récemment par le CLC, kinshasatimes.cd fait savoir qu’une messe en mémoire des victimes de la marche du 21 janvier est prévue le vendredi 9 février dans la Cathédrale Notre Dame du Congo.
 
« Soyons nombreux pour honorer, soyons ensemble pour dire NON à la persécution des Chrétiens qui se déroule dans notre propre pays, sous nos yeux, en plein 21ème siècle », indique un communiqué signé par Isidore Ndaywel, Thierry Nlandu, Justin Okana, rapporte le media en ligne.