Actualité.cd : «RDC: aucun deal entre l’Eglise Catholique et l’opposition»

Revue de presse du mardi 20 février 2018.

La déclaration finale de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) à l’issue de son assemblée plénière extraordinaire est le sujet phare que la presse développe mardi 20 février 2018.

Les évêques ont notamment fixé l’opinion sur leur position vis-à-vis des formations et regroupements politiques et la question de la machine à voter.

A la clôture de ces assises de trois jours, le secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole a démenti, lundi 19 février l’existence d’un partenariat entre les partis politiques de l’opposition dont l’Union pour la démocratie et progrès social (UDPS) et l’église catholique, renseigne Actualité.cd.

«Il n’y a pas de duo entre l’église catholique et l’opposition. Je le souligne avec force. L’église défend l’application intégrale de l’accord de la Saint-Sylvestre », a déclaré l'abbé cité par le média en ligne.

7sur7.cd explique que le secrétaire général de la CENCO a été amené à faire cette mise au point, pour réaffirmer la neutralité de l’Eglise, après les déclarations du secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, sur le succès dans la mobilisation des marches des Laïcs. Pour M. Kabund, la moitié de manifestants sont de l’UDPS.

L’Eglise et l’UDPS, en partenariat, contribuent à 50% chacun, l’un avec ses fidèles, l’autre avec ses militants, pour que les marches soient des succès, avait alors déclaré le secrétaire général de l'UDPS.

A  ce sujet L’Avenir s’interroge : «en prenant cette position, la CENCO a-t-elle dissuadé ceux qui pensent qu’elle prend fait et cause pour le Rassop/Limete ? Quelle est effectivement sa position par rapport à l’organisation des marches» ?

Dans sa tentative de réponse, le quotidien reprend les propos de l’Abbé Nshole, qui indique que l’Eglise catholique n’a aucun problème particulier contre le pouvoir et que l’Eglise n’est inféodée à aucune organisation politique, ni  celle  de la Majorité ni  de l’Opposition.

«Les évêques rappellent que leur seule préoccupation, c’est d’apporter leur contribution au bien-être du peuple congolais, et à la promotion de la dignité humaine. Ils ont clairement dit qu’ils ne vont pas céder  à la campagne de diffamation et d’intoxication», écrit le tabloïd.

Machine à voter

Les évêques réaffirment l’urgence d’aller aux élections en 2018, et insistent non seulement sur le parachèvement des mesures de décrispation du climat politique, mais ils invitent aussi la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’accepter une étude approfondie de la machine à voter par les experts nationaux et internationaux, révèle Forum des As.

La CENCO se dit donc «perplexe» par le fait que l’introduction de la machine à voter dans le système électoral congolais ne fasse pas l’unanimité. Pour les princes de l’église, l’usage de cette machine prédit les contestations de résultats de prochaines élections.

La réponse à ce préalable posé par les évêques est à lire sur Cas-info.ca. Ce média en ligne fait parler Corneille Nangaa, président de la CENI qui s’exprime en ces termes: «Ce qui est sûr, la machine à voter sera utilisée».

«Nous pensons que sur la question de la machine à voter, la CENI reste ouverte pour tout apport, tout conseil qui viendra des experts pour vérifier ou donner des éléments qui montrent en fait que c’est le bon système (…), mais la CENI décidera seule… Ce qui est sûre, la machine à voter sera utilisée», a affirmé Nangaa.

Quoiqu’il en coûte, la CENCO n’est pas prête à baisser les bras, écrit pour sa part Le Potentiel. Preuve de sa détermination, elle rappelle, dans sa déclaration, que «la République démocratique du Congo appartient à toutes ses filles et tous ses fils» et que par conséquent, elle considère que «c’est un droit et un devoir de tous de combattre tout ce qui peut hypothéquer son avenir», poursuit le quotidien.

Une position qui rencontre celle de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), relève Scooprdc.net.

En effet, à l’ouverture de la 53ème session ordinaire du Comité exécutif national de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), son représentant légal, le révérend Dr André Bokundoa-bo-Likabe a indiqué «qu’il est temps que l’ECC sorte la RDC du bourbier, du gémissement».

Concernant les élections, le pasteur de l’église protestante qui croit en la bonne foi et volonté de la CENI à les organiser, déclare que « l’ECC a l’œil ouvert et le bon, et va veiller sur le strict respect du calendrier publié. Le respect du calendrier permettra à l’ECC d’accompagner la CENI. Par contre, le non-respect obligera l’ECC de se désolidariser de la CENI».