L’Avenir : « ‘Congolité’: préserver le vivre-ensemble »

Revue de presse du vendredi 9 juillet 2021.

Le dépôt à l’Assemblée nationale de la proposition de loi sur la « Congolité » fait la une de la presse congolaise vendredi 9 juillet.

Initiée par Noël Tshiani Mwadiamvita et endossée par l’élu de la Funa, Nsingi Pululu, la proposition de loi modifiant et complétant la loi n°04/24 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise, a été déposée jeudi 8 juillet au bureau de l’Assemblée nationale, renseigne L’Avenir.

Mieux connue sous la dénomination « loi sur la congolité », à travers cette proposition, l’honorable Nsingi Pululu estime qu’elle donne à tout Congolais, de partout, de jouir de ses droits de Congolais tout en régulant, l’accès à certaines charges au sommet de l’État. Loin de verser dans la xénophobie, l’élu de la Funa précise que « la RDC est ouverte à tout le monde, mais seulement pour être président de la République, il faut être né de père et de mère congolais », ajoute le journal qui conseille dans son titre : « préserver le vivre-ensemble ».

La Tempête des Tropiques indique que déjà 264 députés sont derrière Nsingi Pululu. En dehors de la fonction de Président de la République, la loi Tshiani restreint aussi d’autres postes aux seuls Congolais nés de père et de mère. Il s’agit des postes d'administrateur de l'Agence nationale de renseignements (ANR), de la Direction générale des migrations (DGM), de Premier ministre, du président du Sénat et de l'Assemblée nationale, mais aussi des ministères de souveraineté.

A en croire le journal, de nombreux motocyclistes, communément appelés " Wewa ", étaient présents pour soutenir cette initiative car, estiment-ils, " si nous commettons l'erreur d'avoir, par exemple, un président 50% Congolais et 50% Malien, le jour où nous déclarerons la guerre au Mali, le magistrat suprême risque de se rallier à l'ennemi et trahir le Congo.

Dans le fond, estime Le Potentiel, le texte proposé verrouille encore une fois de plus, l’accès aux fonctions de souveraineté. Dans cette expression et expressivité qui ne cessent de monter dans les Etats-majors des partis politiques, Le député provincial de l’UDPS a rétorqué aux récriminations d’Olivier Kamitatu. En effet, sur Twitter, Peter Kazadi qualifie les propos de l’ancien ministre du Plan « de grosse gueule, inutilement émotionnelle ».

En l’entendre, il n’y a pas de mésintelligence entre le président de la République, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour la République.

Au sujet de la « Congolité », Bintou Keita et Mike Hammer mettent en garde, fait remarquer La Prospérité. Bintou Keita a parlé, le mercredi 7 juillet 2021, devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Tandis que Mike Hammer, l’Ambassadeur des Etats-Unis en RDC a, quant à lui, twitté. A les en croire, les deux diplomates tiennent un même et seul discours. Pas de réformes hasardeuses, ni d’initiatives malencontreuses.

Mesurant, sans nul doute, toutes les conséquences dangereuses susceptibles d’engendrer tout débat clivant autour de la nationalité ou à la « Congolité », ils en appellent à la prudence et à la maturité de la classe politique congolaise. D’où, l’initiative de la révision de la Constitution à l’instar de celle de Noël Tshiani Mwadiamvita serait aux antipodes de ces mises en garde constantes et répétées de ces deux principaux partenaires de la RDC. Congo dans le processus aussi bien des réformes indispensables que de l’organisation des élections crédibles, transparentes et démocratiques, telles que prévues en 2023, estime le tabloïd.

La cheffe de la MONUSCO affirme que cette initiative ne va pas favoriser les élections inclusives et pacifiques, complète La République.

« Je souligne (…) la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées, en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité », a-t-elle insisté.

Un autre son de cloche que rapporte Forum des As, c’est celui de l’épiscopat congolais qui appelle à la cohésion nationale pour un Congo de justice, uni, stable et paisible.

Il demande à ne pas voter les lois qui préconisent la discrimination et menacent la cohésion nationale. Les évêques et archevêques des 47 diocèses de la RDC invitaient ainsi les élus à initier des lois qui détribalisent les institutions, à se servir des immunités pour améliorer sensiblement la loi électorale, afin de rassurer la population de la crédibilité des élections en 2023.