Une table ronde de deux jours s'est ouverte ce mercredi 20 octobre à Kinshasa sur la mise en place d'un fonds national de réparation en faveur des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes graves en RDC. Cette rencontre est organisée sous la houlette de la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi.
Le Président Tshisekedi et la première dame ont participé, ce même mercredi à Kinshasa, à cette la table ronde inclusive.
Hormis le fonds national, la table ronde entend aboutir à une politique nationale de réparation au bénéfice des victimes. D'où la présence à la cérémonie du chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde de qui les participants attendent un suivi dans l'exécution des recommandations.
La cérémonie s'est ouverte sous un fond d'émotions avec le récit et plaidoyer de Tatiana Mukanere, une représentante des victimes des violences sexuelles qui laissé toute l'assistance dans un émoi on ne peut plus indescriptible :
« Certaines femmes sont devenues inaptes à plusieurs activités après leur viol. C’est le cas de Marie qui a été violée à l’âge de 13 ans par un nombre d’hommes qu’elle n’a jamais dénombré. C’est aussi le cas d’Annie, paix à son âme, qui a été violée à l’âge de 65 ans alors qu’elle avait une sonde d’évacuation de ses sels et urines ».
Le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, par visioconférence, a insisté sur l'exécution des condamnations judiciaires et a recommandé fermement au chef de l'État d'insister auprès des Nations unies pour l'établissement d'un tribunal international, mais aussi les chambres spécialisées mixtes afin de juger les crimes les plus graves commis en RDC.
En sa qualité de championne de lutte contre les violences sexuelles, désignée par les Nations unies, Denise Nyakeru a plaidé pour l'instauration par l'État congolais d'un programme de réparation administrative.
Cette table ronde devra définir les pistes et supports nécessaires qui permettront la création de ce fonds national de réparation.
