Kinshasa : les victimes des atrocités en Ituri espèrent le retour de la paix à l'issue de leur rencontre avec le pape

Après leur rencontre avec le pape François, les victimes des atrocités de l'Est espèrent la fin de la tragédie qui frappe la province de l'Ituri depuis plus de deux décennies. Leur souhait a été rapporté, jeudi 2 février à Kinshasa, lors d'une conférence de presse organisée par la plateforme culturelle de la Communauté iturienne de Kinshasa (CIK). 

 

Plusieurs civils sont victimes des atrocités et des milliers de personnes sont en déplacement à la suite de la barbarie des combattants armés.

Le coordonnateur de la commission justice et Paix de l'Ituri, l'abbé  Chrizante Djabu qui a parlé au nom des personnes mutilées a évoqué notamment le cas de l'abbé Guy Robert qui avait reçu des coups de machette notamment à la tête et aux mains lors de l'attaqué à sa paroisse à Fataki.

L'abbé  Chrizante Djabu plaide pour la paix et le pardon :

« Moi je voudrais que tout le monde soit sensibilisé à la paix. Je ne voudrais pas non plus susciter l’esprit de vengeance. En Ituri, il y a violence. Il y a des mutilations des personnes et j’aimerais que vous sentiez l’ampleur de ce qui se passe là-bas par le témoin que je suis ».

Pour un notable de l'Ituri, le gouvernement devra tout mettre en œuvre en vue de restaurer son autorité sur toute l'étendue de la province. 

« Lorsque des gens prennent des armes lourdes, lorsque des groupes des gens s’organisent et tuent même les officiers de nos forces armées, ce ne sont pas les communautés. Il n’y a que le gouvernement qui peut imposer la paix », a-t-il indiqué.

Le président de la communauté iturienne de Kinshasa, Félix Kabwiz, estime à près de vingt mille, les personnes qui ont perdues leurs vies depuis 2017. 

« Les victimes des atrocités en Ituri, qui ont cours depuis fin 2017, ce sont près de 20.000 tués, plus de 2 millions de déplacés disséminés dans plus de 60 camps, plus de 500.000 réfugiés dans les pays voisins, une terrible catastrophe humanitaire dont les victimes peinent à être prises en charge », a expliqué Felix Kabwiz.

Au cours de cette conférence, les quelques victimes de ces atrocités qui ont été  reçues par le Pape mercredi 1er fevrier, n’ont pas pris la parole car, les autorités de l’Eglise catholique locale, leur ont conseillé de ne plus s’exposer dans les médias.

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