EcoNews : « Pour se soustraire du piège de l’EAC, Tshisekedi réactive l’axe Brazzaville-Luanda-Pretoria »

 

Les relations de la RDC avec la Communauté de l’Afrique de l’Est(EAC) et la présence de sa force militaire dans l’Est du pays défrayent encore une fois la chronique dans la presse parue ce vendredi 10 fevrier à Kinshasa.

 

EcoNews affirme que « le Président de la République, Félix Tshisekedi, sait désormais que rien de bon ne sortira du processus de Nairobi, engagé sous l’égide de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est). Les conclusions ternes du dernier sommet de Bujumbura l’ont finalement convaincu d’explorer une autre solution pour sortir du bourbier où, la Force régionale de l’EAC se montre complaisante vis-à-vis des terroristes du M23 ».

C’est donc sans surprise, commente ce journal, que, juste après le sommet de Bujumbura, Félix Tshisekedi est allé, en l’espace de 48 heures, à la rencontre de Denis Sassou Nguesso (dimanche à Oyo) et Joao Lourenco (lundi à Luanda), avant de boucler son périple mardi à Cape Town avec Cyril Ramaphosa, profitant de la tenue de Mining Indaba.

Que retenir de cette valse diplomatique qui sort de l’ordinaire. Visiter trois chefs d’Etat en deux jours n’a rien d’anodin, estime le tabloïd qui pense qu’il y a sûrement quelque chose qui se prépare sur l’axe Brazzaville – Luanda – Pretoria.

« A Kinshasa, il y a un changement de cap qui se met en place pour sortir du piège de l’EAC. C’est le plan B qui se met en place. Et il se concocte entre Sassou, Lourenço et Ramaphosa. Il reste cependant une inconnue : la réaction du bloc compact de l’EAC où Kampala et Kigali jouent en rangs serrés », conclut le tri-hebdomadaire.

Qu'a finalement obtenu le chef de l'Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, au Sommet de l'EAC tenu le lundi 6 fevrier, à Bujumbura, au Burundi ? Pourquoi les combats continuent sur terrain alors que les rebelles étaient censés quitter les zones qu'ils occupent ? Pourquoi les troupes envoyées
par l'EAC, notamment les militaires kényans, ne vont pas au front alors qu'ils ont un mandat offensif ? S’interroge, pour sa part, Congo Nouveau.

Jusque-là, personne ne comprend pourquoi il n'y a pas des réponses à toutes ces questions, affirme ce journal. Et pourtant, ajoute-t-il, pendant les travaux tenus à Bujumbura, on a même vu le chef de l'Etat congolais, rappelé à l'ordre le commandant kényan qui dirige le contingent en République Démocratique du Congo (RDC). Ce commandant était "sermoné" devant William Rutho, le président kényan.

Pas d'espoirs du côté de l’EAC, estime ce tabloïd. «  Apparemment, Félix-Antoine Tshisekedi doit avoir compris que rien ne viendra du côté de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est (EAC). C'est peut-être la raison pour laquelle il est allé voir son collègue du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, l'angolais Joao Lourenço et le sud-africain, Cyril Ramaphosa, pour leur faire part la grave situation qui prévaut dans l'Est de son pays », analyse Congo Nouveau.

Par ailleurs, l'Assemblée nationale menace de demander à Félix Tshisekedi des décisions imposantes, note La Tempête des Tropiques.

"Si, dans un délai raisonnable, la Force de l'EAC n'arrive pas à nous soutenir contre l'agresseur, nous demanderons au Commandant suprême de prendre la décision qui s'impose ", telle est la déclaration faite par le président du Bureau de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, rapporte ce quotidien.

Le chef de la Chambre basse du Parlement du Congo Démocratique s'est ainsi prononcé à l'issue d'une importante réunion entre son Bureau et le ministre de la Défense nationale et anciens combattants, Gilbert Kabanda, accompagné du commandement des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

L’état- major général des  FARDC est allé rassurer le speaker de la Chambre basse de sa détermination à défendre l’intégrité territoriale et à mettre hors d’état de nuire l’envahisseur, relève Le Potentiel.

Il rapporte que face à ses interlocuteurs Christophe Mboso a declaré : « « Au nom de la représentation nationale, notre peuple tient à ce que notre armée se ressaisisse, prenne un sursaut d’orgueil pour barrer la route au M23 supplétif de l’armée rwandaise. Nous avons aussi demandé au chef d’état-major des Forces armées de la RDC et au ministre de la Défense de prendre de dispositions urgentes que requiert la gravité de la situation à l’Est du pays, mettant au point un dispositif utile en faveur des éléments des FARDC envoyés au front, barrant définitivement la route au M23 et a l’armée rwandaise. En même temps, nous prendrons contact avec le commandant suprême des Forces armées pour faire rapport de nos entretiens et présenter des propositions, au nom de la représentation nationale ».

Et La République de rappeler qu’au XXe sommet  extraordinaire des Chefs d’Etat de l’EAC, Felix Tshisekedi Félix Tshisekedi voulait obtenir un mandat plus offensif pour les hommes de ces pays déployés dans l’est de la RDC. Mais au terme de trois heures d’entretiens à huis clos, rien en ce sens dans le communiqué final qui rappelle «la nécessité d’un dialogue entre toutes les parties» (donc le M23) à travers un «processus politique» pour tenter de trouver une solution durable à la situation à l’est de la RDC. Le texte appelle aussi à un cessez-le-feu immédiat et au retrait de toutes les forces armées étrangères (donc les FDLR). Pas un mot, une fois encore, sur le M23 ou sur le Rwanda, note ce journal.

Pour Africa News, les problèmes qui plombent l’action de l’EAC à l’Est de la RDC sont entre autres : le paysage régional qui se brouille, les tensions qui couvent entre plusieurs pays membres et les menaces terroristes. Il rappelle notamment que Quatre jours après les travaux du 20ème Sommet extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est –EAC sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, le président rwandais, Paul Kagame, accusé par Kinshasa d’être le parrain des rebelles du M23, a affirmé que la République démocratique du Congo ne respecte pas la plupart des accords qu’il a signés. Au cours d’un échange mercredi 8 février avec les diplomates accrédités au Rwanda, Kagame, refusant à nouveau que son pays puisse, selon lui, porter la responsabilité de la crise sécuritaire dans la partie orientale du pays de Félix Tshisekedi, a fustigé l’attitude de la Communauté internationale consistant, toujours selon lui, à blâmer le Rwanda au lieu de demander directement aux autorités RD-congolaises de résoudre la problématique des groupes armés, perpétuée par le non-respect des accords, rapporte Africa News.

Mais La Prospérité, quant à elle, note que « de Goma à Kwamouth, le gouvernement de la RDC à l’œuvre pour imposer la paix ».

Dans sa mission d’œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du pays, le Gouvernement de la République, sous la houlette du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, n’entend ni reculer, ni lésiner sur ses efforts pour imposer l’ordre dans des zones à problèmes telles que Goma, Chef- lieu de la Province du Nord-Kivu, et Kwamouth, dans le Grand Bandundu, en vue de la restauration totale et effective de l’autorité de l’Etat, précise ce quotidien.

Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et médias, Nana Manuanina, Ministre près le Président de la République et Jean-Claude Molipe, Vice-ministre de l’Intérieur, l’ont affirmé à l’unisson hier, jeudi 9 février 2022, au cours d’un briefing spécial tenu en direct sur les antennes de la RTNC, rapporte-t-il.